Commentaire de l’évangile du dimanche 23 août 2015

(RV) L'Évangile de ce dimanche 23 août, 21e dimanche du Temps Ordinaire, est tiré de Jean 6, 60-69. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Voici le commentaire du père Pascal Montavit

Dans l’Evangile de ce jour, plusieurs disciples de Jésus sont heurtés par son affirmation : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » (Jn 6,54). Il est vrai que les paroles et les gestes de Jésus peuvent parfois choquer. Mais Jésus n’essaie pas d’atténuer le choc. Au contraire, il en rajoute : « Cela vous heurte ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ? C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien » (Jn 6,62-63).

Nous pouvons avoir parfois l’image d’un Jésus qui, parce qu’il n’est qu’Amour, cherche le compromis et la sympathie de tout homme. Nous oublions alors que, bien souvent, Jésus a choqué son auditoire. Par exemple, Jésus s’adresse aux Pharisiens et leur dit : « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux ! Vous n’entrez certes pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient » (Mt 23,13-14). De même, certains ne comprennent pas qu’il soit nécessaire de recevoir le sacrement de réconciliation des mains d’un prêtre pour recevoir le pardon des péchés. Mais Jésus ne dit-il pas à Pierre : « Je te donne les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié » (Mt 16,19).

Jésus ne craint pas de poser des actes et des gestes qui heurtent. La vérité est parfois dérangeante et c’est le devoir de l’Eglise de transmettre cette vérité. Bien sûr, il faut le faire avec discernement et en demandant le secours du Saint Esprit pour que nos paroles soient justes. Mais il est important de proclamer sans compromission le message de Jésus. Nous ne sommes pas appelés à être ‘gentils’ avec tout le monde mais à être vrais avec tous.

Le discours de Jésus est exigeant. Ainsi est-il dit : « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui » (Jn 6,66). Comme cette parole est actuelle encore aujourd’hui ! Certains commencent un cheminement spirituel et s’arrêtent en cours de route. Il est vrai que suivre le Christ est parfois difficile, mais c’est un chemin de lumière, de bonheur et de libération. Tout cela implique que nous laissions le Christ éclairer notre vie et nous montrer ce qui a besoin de changer. La tentation du retour en arrière, de baisser les bras est toujours présente. Mais le Seigneur nous invite à continuer à marcher à sa suite.

C’est pourquoi Jésus interroge Pierre et lui demande si, lui aussi, il veut partir. Pierre aura alors cette réponse magnifique : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). L’attitude de Pierre est riche d’enseignements. D’une part, il est, lui aussi, choqué par les paroles de Jésus. Les exemples ne manquent pas, dans les Evangiles, où Pierre ne comprend pas ce que fait Jésus. Jésus lui dira même : « Passe derrière moi, Satan ! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt 16,23). Mais d’autre part, Pierre est au plus profond de lui-même saisi par le Christ. Il sait que ses paroles sont des paroles de vie. Il choisit alors la confiance. Il ne comprend pas tout mais il continuer à suivre Jésus et à tout lui abandonner.

Prions pour que nous puissions, nous aussi, poser le même acte d’abandon à Jésus.