(RV) « Bon chemin à la communauté de Taizé ! » Le Pape François n’a pas manqué de saluer les 75 ans de la communauté de Taizé à l’issue de l’audience générale, salle Paul VI au Vatican. Il a adressé également sa prière aux frères dans « le souvenir du bien aimé fondateur frère Roger Schutz, dont nous avons commémoré il y a trois jours le dixième anniversaire de la mort ».
Auparavant, le Pape a poursuivi son cycle de catéchèses consacré à la famille. Après avoir parlé la semaine dernière de la fête dans la vie de famille, il est revenu ce mercredi matin sur un « élément complémentaire », le « travail », fête et travail faisant partie du « dessein créateur de Dieu ». Les précisions de Xavier Sartre
« Le travail, dans ses mille formes, à partir de celui ménager, contribue au bien commun ». Le Pape rappelle que ce travail s’apprend d’abord et avant tout en famille, « avec l’exemple des parents », qui « travaillent pour le bien de la famille et de la société ». Déjà dans la Bible, la Sainte Famille apparait comme une « famille de travailleurs » et Jésus est le fils du « charpentier ». Saint Paul, ensuite, rappelle aux chrétiens que « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus », faisant référence à celles et ceux qui vivent aux crochets de leurs frères et sœurs sous prétexte de « faux spiritualisme ». Car, comme l’a enseigné plus tard saint Benoît, « prière et travail peuvent et doivent être ensemble en harmonie ». « L’absence de travail nuit aussi à l’esprit comme l’absence de prière nuit à l’activité pratique ».
Le travail est ainsi le propre de la personne humaine. « Il exprime sa dignité d’être créé à l’image de Dieu ». C’est pourquoi il est « sacré » et que la « gestion de l’emploi est une grande responsabilité humaine et sociale qui ne peut pas être laissée dans les mains de quelques- uns ou déchargé sur un marché divinisé ». « Provoquer une perte d’emplois signifie provoquer de graves dommages sociaux ».
Laudato si'
Qui dit travail, dit terre, comme le rappelle le Livre de la Genèse. Et comme le rappelle l’encyclique du Pape, Laudato si’ « qui propose une écologie intégrale » et qui réaffirme que « la beauté de la terre et la dignité du travail sont faites pour être ensemble ». C’est pourquoi, quand « le travail se détache de l’alliance de Dieu avec l’homme et la femme, quand il se sépare de leurs qualités spirituelles, quand il est otage de la logique du seul profit et méprise les affections de la vie, l’avilissement de l’âme contamine tout : même l’air, l’eau, l’herbe, la nourriture. La vie civile est corrompue et l’habitat se détériore ». Et ce sont les plus pauvres qui en subissent les conséquences.
Le Pape dénonce alors l’organisation moderne du travail qui « a une tendance dangereuse à considérer la famille comme un encombrant, un poids pour la productivité du travail. » D’où cette question du Pape : « quelle productivité, et pour qui ? ». Et de regretter que souvent, « la ville intelligente, riche de services et d’organisation, est hostile aux enfants et aux personnes âgées ». Le Pape fustige donc « la gestion de la force de travail individuelle », qui l’assemble et l’utilise ou l’écarte selon les besoins économiques. « La famille, souligne le Pape, est un grand banc d’essai. Quand l’organisation du travail la tient en otage, ou quand elle en entrave le chemin, alors nous sommes surs que la société humaine a commencé à travailler contre elle-même ».
D’où un grand défi et une grande mission pour les familles chrétiennes. Elles portent les fondamentaux de la création de Dieu : « l’identité et le lien de l’homme et de la femme, la génération des enfants, le travail qui rend la terre domestique et le monde habitable ». Cela peut sembler difficile mais il y a urgence puisque déjà des « fissures » sont apparues dans « la maison commune ».
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