Le Saint-Siège soutient l'accord de l'OMC sur les produits technologiques

(RV) Le Saint-Siège soutient l’accord  qui vient d’être paraphé, le 24 juillet dernier, par une large majorité de pays membres de l’Organisation mondiale du Commerce à Genève afin d’éliminer les droits de douanes concernant plus de 200 produits technologiques de l’information, dont les logiciels et les consoles de jeux vidéos. Il s’agit d’une entente qui pourrait permettre d’abaisser les prix, de créer de nouveaux postes de travail et relancer l’économie au niveau mondial.

Mgr Silviano Maria Tomasi, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des agences de l’ONU à Genève estime que cet accord représente « un pas en avant, car cela favorise efficacement la participation des pays les plus pauvres au marché mondial ». Cependant entre la signature universelle de cet accord et sa ratification par tous, y compris les pays riches, le processus promet d'être « lent ». Il nécessite parfois « des années », explique-t-il.

Lors de son récent voyage en Amérique latine, le Pape a affirmé qu’un autre système économique est possible et nécessaire car le système actuel tue. « Le Pape insiste à juste titre sur le fait que l’économie de marché a besoin de règles, qu’on y mette des limites afin que des excès n’existent pas à la défaveur de certaines catégories de personnes ou de certains Etats ». Le Saint-Siège le répète souvent : l’économie doit être au service de la personne et non l’inverse. Ainsi « le marché financier ne peut se limiter à la seule spéculation, il doit lui aussi servir l’économie réelle ». Le prélat poursuit : « il ne s’agit pas d’anticapitalisme. L’économie de marché a donné de bons résultats. Ce que nous voulons dire c’est que l’économie de marché seule ne suffit pas. L’Etat a un rôle à jouer en instaurant des règles à ce système afin de faciliter un équilibre social toujours plus efficace ». Mais, là encore, certaines catégories de personnes ou d’Etats, en raison de leurs intérêts particuliers, n’acceptent pas cette idée.

Mgr Tomasi remarque qu’il existe des tensions entre les pays les plus riches, l’Union européenne, les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon, et de l’autre les pays des Brics, la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud « qui ont un pouvoir très significatif ». Pour lui, il reste à créer un équilibre entre les pays développés, les Brics et les pays les plus pauvres et à trouver une manière de limiter le fossé qui existe entre ces pays.