2015-07-29 13:34:00

Des indigènes du Panama demandent son aide au Pape


(RV) « Nous nous en remettons aux paroles intelligentes et sages du Pape en espérant que ce dernier exhorte le gouvernement à suspendre le projet de barrage hydroélectrique de « Barro Blanco » ; que d’autres bains de sang soient évités ». Au Panama, les indigènes de l’ethnie Ngäbe Buglé viennent de remettre une lettre adressée au Pape François pour lui demander d’intervenir afin qu’un accord soit trouvé avec le gouvernement sur la construction controversée de cette centrale sur leurs terres ancestrales.

La lettre vient d’être consignée à la Nonciature apostolique de Panama par une délégation de chefs indigènes conduit par Ricardo Miranda, le leader du « mouvement du 10 avril » et secrétaire exécutif de la Commission indigène qui dialogue avec le gouvernement.

La semaine dernière, de violents affrontements ont eu lieu entre la police et les manifestants qui protestaient, en bloquant la route panaméricaine, contre la fin des négociations, déclarée unilatéralement le 9 juillet dernier par le gouvernement. A la suite de ces heurts, la vice-présidente a promis la reprise de pourparlers en présence de médiateurs des Nations-Unies, mais les manifestants sont échaudés, en particulier la communauté Ngäbe Buglé qui veut à tout prix protéger ses terres. La construction de la centrale a commencé en 2011 dans le lit du fleuve Tabasara où se trouve sous les eaux une icône précolombienne vénérée par l’église syncrétique de Mama Tadta. Les Ngäbe Buglé perdrait également six hectares de territoire.

Une Eglise médiatrice

En 2011, sous la présidence de Ricardo Martinelli, l’Eglise catholique avait été appelée à servir de médiateurs entre les parties en cause. L’évêque de David, Mgr Josè Luis Lacuna aujourd’hui créé cardinal, avait invité à écouter avec attention les demandes de chacun, tout en reconnaissant les graves répercussions économiques et légales pour le pays en cas de résiliation de la concession accordée pour construire la digue. Un an plus tard, un accord acceptable a été trouvé, mais les promesses faites n’ont pas été tenues par les autorités. En 2013, une médiation de l’ONU a été sollicités mais sans résultat. Les travaux de construction se sont poursuivis.

Aujourd’hui, les indigènes exigent la démolition des 95% des travaux déjà effectués. Generadora del Itsmo, l’entreprise hondurienne qui a remporté l’appel d’offre a fait savoir que la suspension drastique des travaux pourrait représenter un danger pour les communautés qui vivent le long du fleuve, sous la digue. Depuis que les travaux ont été suspendus en février dernier, l’entreprise a perdu environ quarante millions de dollars. La fin des travaux nécessite encore un an de temps. Plus d’une fois, le président du pays a expliqué que le projet hydroélectrique est une priorité pour le pays et qu’il sera porté à terme.








All the contents on this site are copyrighted ©.