2015-07-25 19:36:00

Rd Congo : Les Jésuites au chevet des réfugiés à l’Est du pays


(RV) – Entretien

Le Père Martin Bahati, jésuite originaire de la République démocratique du Congo, Directeur, pour son pays, du Service jésuite pour les Réfugiés, en sigle, JRS, a, lors de son passage à Rome début juillet 2015 pour une réunion, partagé avec Radio Vatican l’expérience de cet organisme de la Compagnie de Jésus à l’Est de ce pays des Grands-Lacs, marqué par des situations particulières. Le Père Bahati s’est exprimé au micro de Jean-Pierre Bodjoko :

Pour le Père Bahati, l’Est de la République démocratique du Congo forme avec le Rwanda, le Burundi et le Congo ce qu’on appelle la Région des Grands-Lacs. Et dans cette région depuis le génocide rwandais, il y a eu une grande mutation de la population. A l’intérieur d’abord des pays et surtout, à l’intérieur du Congo. Et ce, dans c’est contexte, que les Jésuites avaient décidé d’y envoyer ce service pour s’occuper de ces personnes déplacés, mais aussi des réfugiés venant du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda. Et le Service jésuite pour les Réfugiés rend service comme une organisation non gouvernementale qui infuse dans ce service l’humanitaire mais aussi la foi chrétienne.

Le travail consiste en quatre objectifs. D’abord, la distribution de l’aide humanitaire comme les autres ONG, c’est-à-dire, donner la nourriture, des vivres, mais aussi des vêtements, des objets matériels. Ensuite il y a le volet éducatif : payer les frais scolaires des enfants mais aussi des adultes et construire des écoles. Le troisième volet consiste en l’accompagnement psychosocial où des experts accompagnent des personnes traumatisées. Enfin, le Service jésuite pour les Réfugiés fait ce que l’on peut appeler le « livelihood » ou l’apprentissage des métiers car, selon le Père Bahati, tôt ou tard, ces personnes devront rentrer chez elles et il faut donc leur apprendre pendant qu’ils sont « en exil » un métier qui leur servira au retour.

Pour accomplir le travail d’accompagnement, le Service jésuite pour les Réfugiés compte sur des spécialistes de ce domaine mais également, comme la région est à plus ou moins 80% chrétienne, il y a des consacrés, des prêtres, des religieux et religieuses qui aident dans ce domaine.

Ce qui différencie le travail que font les Jésuites avec leur Service Jésuite pour les Réfugiés des autres organismes humanitaires, c’est dans le choix des personnes à assister. Le Service jésuite pour les Réfugiés prend d’abord les plus vulnérables de la population déplacée, entre autres, les personnes du troisième âge, des personnes ou des femmes malades de sida ou des handicapés, les enfants responsables de ménages, c’est-à-dire des enfants orphelins qui s’efforcent de s’occuper de leurs jeunes frères et sœurs.

Cet engagement du Service jésuite pour les Réfugiés ne se fait pas sans difficultés ou défis qui sont énormes, a indiqué le Père Bahati qui fait allusion notamment au financement. « Nous n’avons pas assez de bailleurs de fonds, l’argent n’arrive plus à cause de différentes guerres ailleurs, mais aussi le personnel non-qualifié, le nombre de personnes à assister, sans oublier les défis sécuritaires, le défi social, les routes. Ils sont énormes, les défis », a-t-il affirmé.

A toute personne de bonne volonté, le Directeur du Service jésuite pour les Réfugiés en République démocratique du Congo demande de l’aide non seulement matérielle mais aussi de présence, « venir passer un temps avec nous », « prier pour nous ».








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