Le Soudan du Sud doit être reconstruit « depuis le début »

Jamais autant d’enfants, des milliers, ne s'étaient vus dans les rues de Juba, la capitale sud-soudanaise. Des enfants fouillant dans les ordures à la recherche de nourriture, selon des déclaration de Mgr Paride Taban, l’évêque émérite de Torit, dans le sud du pays.

Après le quatrième anniversaire de l’indépendance du Soudan du Sud, début juillet, et alors que le pays est ravagé par un conflit ethnique depuis décembre 2013 opposant les forces fidèles au président Salva Kiir et celles liées à l’ancien vice-président Riek Machar, le prélat affirme que « nous sommes tous coupables de cette situation malheureuse » et que « nous devons recommencer du début la reconstruction du pays le plus jeune du monde et faire en sorte que la population meure de vieillesse et non à cause de la guerre ».

La fondation de droit pontifical Aide à l’Église en détresse avait recueilli des témoignages bouleversants. Des réfugiés souhaitant garder l’anonymat expliquaient qu’ils avaient connu la guerre, mais que les atrocités actuelles étaient sans égal. Ils racontaient la cruauté, les souffrances, les femmes battues et violées.

Deux millions de personnes ont abandonné leurs maisons pour fuir les combats. Certains ont trouvé refuge en Éthiopie, en Ouganda ou au Kenya, mais la plupart sont déplacés à l’intérieur du pays et se sentent prisonniers chez eux. Des milliers de personnes ont été tuées, alors que 650'000 Sud-Soudanais sont en danger de mort. Selon l’ONU, les violences les privent d’une aide vitale.