2015-07-12 19:04:00

L'influence des Réductions jésuites au Paraguay


(RV) Pendant son voyage en Amérique Latine, le Pape François ne cesse de surprendre et de bousculer son entourage. L'étape paraguayenne n'a pas fait exception. A Asunción, il a ajouté trois étapes privées à son programme officiel pourtant bien chargé : il a reçu quelques proches, dont des membres de sa famille argentine, le directeur du Congrès juif latino-américain et les filles de l’une des fondatrices de l’organisation des Mères de la Place de mai, assassinée pendant la dictature paraguayenne. Il a visité une clinique catholique accueillant des malades du sida ou atteints d’un cancer. Cette clinique appartient à une institution fondée par un prêtre italien membre du mouvement Communion et Libération. Enfin, il a rendu visite aux jésuites de l’église du Christ-Roi, encore un geste à l’égard de ses confrères avec lesquels le Pape, lui-même jésuite, a pris plaisir à renouer lors de son voyage sur ce continent qui l’a vu naître.

En l’église du Christ Roi, confiée aux jésuites, le pontife argentin a prié devant la relique de Saint Roque Gonzales de Santa Cruz, missionnaire dans les Réductions jésuites auprès des peuples guaranis et premier saint paraguayen canonisé par Saint Jean-Paul II, en 1988. Pour le Pape François, les Réductions jésuites constituent l'une des expériences d’évangélisation et d’organisation sociale les plus intéressantes de l’Histoire. Situées au sud des chutes d'eau d’Iguazú, ces villages édifiés sur les terres du roi d’Espagne, ont représenté un défi au pouvoir colonial, un modèle d’organisation sociale et économique. Sans fouet et sans violence, une poignée de jésuites parvint à gouverner un vaste territoire.

Les jésuites ont permis la sauvegarde de la culture guarani

Dans les haciendas, les Indiens travaillaient douze heures par jour alors que dans les missions, le travail aux champs occupait une demi-journée, le reste du temps étant consacré souvent à des activités artistiques. La musique occupait par exemple une place centrale. Grâce au savoir botanique des jésuites, les missions produisaient des récoltes de très bonne qualité. La chasse aux esclaves était interdite sur tout le territoire.

L’expulsion des jésuites en 1767 mit brutalement fin à cette fabuleuse aventure commencée un siècle et demi plus tôt. Les Indiens furent à nouveau livrés à la violence coloniale. Mais les jésuites ont permis la survie du peuple guarani. Aujourd’hui 200 000 Guaranis vivent au Paraguay ; leur langue est reconnue comme officielle aux côtés de l’espagnol, un cas unique en Amérique latine. C’est l’héritage principal des jésuites du Paraguay, tout comme la musique qui conserve elle aussi une place centrale dans la culture locale (source Le Temps)








All the contents on this site are copyrighted ©.