2015-07-10 14:24:00

Le quotidien à Palmasola, témoignage d'un détenu


(RV) Entretien – Le Pape François doit se rendre, vendredi après-midi, dans la prison de Palmasola, à Santa Cruz. Il y a une grande attente parmi les détenus, dont certains vont bénéficier d'une remise de peine, synonyme de libération. Parmi eux se trouve un Italien, Pietro, qu’a rencontré l’envoyé spécial de Radio Vatican en Bolivie, Paolo Ondarza

« C’est une prison ouverte, pas comme en Italie, où tu es enfermé. Tu as une certaine liberté ; tu peux choisir de travailler, de faire quelque chose, d’étudier…

Le problème, c’est que cette prison est surpeuplée, il y a beaucoup de personne par rapport à sa capacité. On y vit mal ?

Il y a surpopulation, car il me semble qu’il y a maintenant plus de 4000 détenus. Mais avec cette pratique de remise de peine, on crée plus d’espace. Beaucoup de personnes sont en train de sortir.

Quand arrivera la remise de peine – et je souhaite rapidement – qu’est-ce que tu voudras faire ?

Je suis revenu justement pour terminer cette histoire de façon propre : purger ma peine, revenir en Italie et reprendre le travail comme je faisais avant.

Tu te trouves ici dans un moment particulier, avec la visite du Pape : comment vis-tu cette journée ?

C’est une bonne chose, car ce n’est pas donné tous les jours de voir le Pape. Et puis qu’il vienne nous rendre visite, et qu’en plus on y trouve un Italien, ce sera une belle expérience, non ?

Les détenus ont écrit quelque chose au Pape. Si tu pouvais lui dire quelque chose…

Si je me retrouve à côté de lui, si j’en ai la possibilité, oui. Une bénédiction du Pape, ce n’est pas une bénédiction qu’on peut avoir tous les jours. L’avoir ici, c’est émouvant.

Un encouragement à aller de l’avant ?

Oui, c’est un encouragement à aller de l’avant. Car ensuite, nous devons aller de l’avant, normalement. On peut commettre un délit, mais on peut ensuite comprendre et commencer à nous sa vie, non ?

Je peux te demander si le fait d’être ici t’a fait comprendre quelque chose par rapport à ce que tu as fait ?

Mais oui… Cela m’a fait comprendre que quand on te prive de ta liberté, tu as toujours une porte que tu ne peux pas traverser.

Pour conclure, voudrais-tu dire quelque chose à qui, comme toi, devait se trouver dans les mêmes conditions que toi et pourrait se tromper ?

Oui, de chercher à ne pas se tromper. Mais si quelqu’un s’est déjà trompé, il faut regarder le présent et non le passé. Seulement ainsi on peut recommencer. On attend maintenant sereinement que les choses se remettent en place. »








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