2015-07-08 03:09:00

Le Pape invite la société civile équatorienne au dialogue et à l'inclusion


(RV) C'était un moment très attendu du voyage en Équateur : la rencontre du Pape François avec la société civile équatorienne, qui s'est tenue mardi soir dans la magnifique église San Francisco de Quito, l'édifice catholique le plus ancien d'Amérique latine. Dans cette église qui domine le centre-ville classé au patrimoine mondial de l'Unesco et qui fut un lieu de commandement militaire pour les peuples indigènes Inca et Caranqui, le Pape a développé une réflexion sur le modèle de société que chacun est appelé à construire, à commencer par ceux qui « dynamisent la vie sociale ».

Avant de prononcer son discours, le Saint-Père a écouté avec beaucoup d'attention plusieurs témoignages de différents acteurs de la société, en particulier celui très émouvant d'une vieille femme métis du peuple Montubio, une ethnie pauvre qui vit essentiellement sur la côte nord-ouest du pays, et depuis longtemps engagée dans la catéchèse. 

Symboliquement, le Pape avait reçu du maire de Quito les clés de la ville quelques minutes avant cette rencontre. Se sentant «  à la maison », comme il l’a souligné lui-même, François a à son tour livré les clés d’une coexistence sociale, en se basant sur la vie familiale .« Aimons-nous notre société, notre pays ? » s’est interrogé François, regrettant que l’adversaire politique ou le voisin ne soit pas vu du même œil que les membres de notre famille, parents, frères ou sœurs.

Les familles contribuent au bien commun et portent trois valeurs sociales essentielles, a expliqué le Souverain Pontife : la gratuité, la solidarité et la subsidiarité. La gratuité d’abord, qui n’est pas un complément mais une condition requise de la justice. Ce que nous sommes et ce que nous avons nous a été confié pour que nous le mettions au service des autres. Des mots qui ont un écho particulier en Équateur, où l’exploitation des ressources naturelles ne doit pas viser le bénéfice immédiat, a dénoncé François, qui a rendu hommage aux peuples autochtones d’Amazonie. « Être administrateurs de cette richesse que nous avons reçue nous engage envers la société dans son ensemble et envers les générations futures » a-t-il expliqué. L’Équateur, a-t-il d’ailleurs précisé, a une opportunité pour exercer la pédagogie d’une écologie intégrale. 

Le respect de l'autre s'apprend en famille

En évoquant la solidarité, le Pape est revenu sur les profonds changements sociaux et culturels qui ont bouleversé la société équatorienne : migration, concentration urbaine, consumérisme, crise de la famille, manque de travail, et n'a pas hésité à sortir de son texte pour déplorer une nouvelle fois la précarité de nombreux jeunes, qui les conduit à la dépression, parfois au suicide. « Les normes et les lois, ainsi que les projets de la communauté civile, doivent rechercher l’inclusion », a expliqué le Saint-Père. 

Enfin, le respect de l’autre qui s’apprend en famille se traduit dans le domaine social par la subsidiarité. « C’est en reconnaissant ce qui est bon dans les autres, même dans leurs limites, que nous voyons la richesse que renferme la diversité et la valeur de la complémentarité ». François a ainsi plaidé pour que toutes les composantes de la société équatorienne, des indigènes aux femmes, en passant par les regroupements de citoyens et tous ceux qui travaillent pour la communauté dans les services publics, soient des protagonistes indispensables d'une société où l'on dialogue.

Dans ce contexte, a-t-il conclu, l’Église veut collaborer dans la recherche du bien commun en étant « un signe prophétique qui apporte un rayon de lumière et d’espérance à tous, spécialement à ceux qui sont le plus dans le besoin ». 








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