2015-06-20 18:19:00

L'Eglise plus que jamais aux côtés des réfugiés


(RV) Les cloches des églises allemandes ont sonné à toute volée vendredi, à la veille de la Journée mondiale des réfugiés célébrée par les Nations-Unies. C'est l’archevêque de Cologne, le cardinal Woelki, qui est à l’origine de cette initiative en l'honneur des quelque 23 000 personnes mortes en mer depuis l’an 2000, alors qu’elles tentaient de rejoindre les côtes européennes. Un évènement qui a d'abord pour but de faire mémoire : « Il y a un risque réel que ces personnes, nos frères, soient oubliées », explique le cardinal Woelki dans un communiqué. Mais aussi de réveiller les consciences : faire sonner les cloches comme un « avertissement » aux oreilles des politiques et des institutions européennes, et comme un appel urgent à « des actions concrètes de solidarité ».

En Sicile, le diocèse de Raguse s’est associé à l’initiative lancée par Caritas Italie sous le titre : Réfugié chez moi. Les familles ont été invitées à accueillir un réfugié chez elles, dans leur propre maison.L’Eglise rappelle que les personnes qui débarquent sur les côtes italiennes fuient les horreurs de la guerre et de la faim et qu’elles ont besoin de protection. Or, les centres d’accueil sont surpeuplés et aliénants. D’où l’idée de proposer une nouvelle approche en impliquant la communauté chrétienne. Pour la Caritas diocésaine de Raguse, il est urgent de dépasser le stade des hébergements de fortune et de mettre en place des structures plus adéquates. Elle souhaite, par ailleurs, que l’Europe ne soit pas la somme des intérêts de chaque Etat, mais un projet commun de développement humain fondé sur des valeurs partagées. Accueillir un réfugié chez soi peut secouer les consciences et faire naître de nouvelles idées pour une société plus juste.

Les capitales européennes se déchirent sur l’accueil de 40 000 demandeurs d’asile et  s'inquiètent de voir affluer encore plus de migrants prêts à tout pour gagner l'Europe. Plusieurs pays, dont la France et la République tchèque, ont renforcé leurs contrôles aux frontières et la Hongrie a annoncé la construction d'une clôture sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie pour empêcher l'entrée de migrants transitant par ce pays. Selon les ONG, la plupart des migrants ont vécu des violences. Ils sont poussés par le désespoir et les actions menées pour les décourager sont vouées à l’échec. Lundi, à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne lanceront une mission navale en Méditerranée. Celle-ci doit s'attaquer aux réseaux criminels de passeurs. Mais l'opération, limitée à une surveillance à distance des côtes, risque de se révéler inefficace.








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