2015-06-09 16:29:00

Mgr Gallagher : la valeur des religions pour construire la paix


(RV) Entretien - Ce lundi, une rencontre sur la religion et le dialogue s’est tenu à Strasbourg à l’initiative de la mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe, présidé actuellement par la Bosnie Herzégovine. Mgr Paul Richard Gallagher, le Secrétaire pour les Rapports avec les Etats s’est adressé aux participants de ce séminaire intitulé : « Construisons des sociétés inclusives ensemble », une contribution à l’échange qui s’est tenue samedi à Sarajevo sur la dimension religieuse du dialogue interculturel. Notre collègue Fausta Speranza a pu le rencontrer et l’a interrogé sur ce que signifie une société plus inclusive vis à vis des religions :

« Je crois que la liberté religieuse est un droit fondamental. Nous pouvons créer un espace de dialogue, qui peut nous permettre de créer les conditions nécessaires pour une société inclusive.

Comment combattre les positions radicales ou fondamentalistes

Je crois en prêtant attention aux « origines » des inquiétudes de notre société. En ce qui concerne la dimension religieuse, en combattant l’ignorance, en réaffirmant une interprétation authentique des religions, que ce soit le christianisme, l’islam ou la confession juive.

On voit aussi apparaitre le risque d’une laïcité qui exclut les religions : Est-ce toujours le cas ou a-t-on redécouvert la valeur de la dimension religieuse dans le dialogue interculturel ?

Ce risque existe toujours. Mais, sur la base de ce qui a été dit ici, il me semble que même le représentant du gouvernement français ait dit qu’il était possible d’avoir une vision positive de la laïcité de l’Etat et de la Constitution, qui permet la liberté religieuse. Cela ne doit pas être une chose négative, mais positive dans laquelle peuvent fleurir les communautés religieuses, les confessions religieuses et un dialogue entre elles. En ce sens, l’Etat laïc peut avoir de la valeur et un rôle très important.

De ce point de vue-là, quel a été la contribution du Pape François à Sarajevo ?

La visite du Saint-Père à Sarajevo, samedi, a vraiment été un voyage très positif : On le voyait sur le visage des gens qui étaient là. Lui a voulu y aller pour encourager ces communautés de cultures diverses, de religions diverses, afin qu’elles collaborent les unes avec les autres pour créer un pays et une société unie. Surtout, il a encouragé les jeunes à aller de l’avant, à chercher une réconciliation, à confirmer la fraternité et l’amour pour leur pays et vis-à-vis de tous les composants de la société.

Vingt ans après la guerre, Sarajevo peut être donné un exemple ?

Je crois qu’on peut le dire en effet. Le Pape a souligné qu’il y a un énorme potentiel : Sarajevo et la Bosnie-Herzégovine peuvent être un grand exemple ! Mais nous devons aussi dire qu’il y a beaucoup à faire, comme hélas dans de nombreuses parties du monde. Ce dont nous devons nous rendre compte, c’est que nous vivons un moment historique très délicat. Et c’est donc un devoir pour nous tous, représentants des religions, fidèles, et citoyens de travailler ensemble pour nos pays, nos villes afin de construire la paix et de faire comprendre toujours plus la richesse de la diversité, pour combattre le fondamentalisme et l’extrémisme et pour être vraiment des agents de paix dans nos sociétés. Tout cela parce que sans aucun doute, nous vivons un moment très très difficile.

Enfin, le rapporteur spécial des Nations Unies, Heiner Bielefeldt a ainsi attiré l’attention de la communauté internationale sur le fait qu’une « laïcité mal pensée et celle qui justement élimine les religions du dialogue ».








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