2015-06-03 11:27:00

Le plaidoyer du Pape en faveur des familles pauvres


(RV) Le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur la famille lors de l’audience générale place Saint-Pierre. Il a centré ce mercredi sa réflexion sur la pauvreté et la vulnérabilité de certaines familles. « Pensons aux nombreuses familles qui peuplent les périphéries des mégalopoles, mais aussi des zones rurales, tant de misère et de dégradation ! » 

La guerre dans certains lieux aggrave la situation, elle est toujours une chose terrible, surtout quand elle touche les populations civiles et les familles. La guerre, a précisé le Pape est « la mère de toutes les pauvretés », une grande prédatrice de vies et d’âmes.

« Malgré cela, beaucoup de ces familles pauvres poursuivent dans la dignité leur vie quotidienne », a expliqué François. Elles maintiennent comme elles peuvent l’humanité de leurs liens, et s’en remettent souvent ouvertement à la bénédiction de Dieu. C’est presqu’un miracle que, malgré la pauvreté, la famille continue à préserver ses liens et leur humanité. Cela irrite les « planificateurs du bien-être » qui considèrent les êtres, les liens familiaux comme une variable d’ajustement a souligné le Pape. « Nous devrions au contraire nous mettre à genoux devant ces familles qui sont une véritable école d’humanité qui sauve la société de la barbarie.» 

L'économie contemporaine favorise le bien-être individuel

« Que nous reste-t-il en effet si nous cédons au chantage de César et de Mammon, de la violence et de l’argent ? » a demandé le Pape, expliquant qu’une nouvelle éthique civile ne pourra avoir lieu que si les responsables de la vie publique réorganisent le lien social en luttant contre la spirale perverse dans laquelle les familles pauvres sont plongées. François a ainsi rappelé que le système actuel nous menait « au gouffre », dénonçant une nouvelle fois une économie qui favorise la jouissance du bien être individuel et qui pratique largement l’exploitation des liens familiaux. 

« Ceci est une grave erreur, a souligné le Saint-Père, car l’apport immense des familles aux sociétés ne peut être mesuré. L’économie comme la politique, ont du mal à voir cette réalité qu’est la formation intérieure de la personne a t-il rappelé. Tout n’est pas qu’une question de pain, mais de travail, d’instruction, de santé » Les enfants le savent bien, eux dont nous voyons parfois la fierté d’aller à l’école alors qu’il n’ont rien.  

« Nous Chrétiens, devons être plus proches des familles touchées par la pauvreté », a ainsi poursuivi le Pape, qui a listé les nombreux maux dont souffrent ces familles : perte du travail, problèmes de logement et de transport, réduction des services sociaux, sanitaires ou scolaires. « A ces difficultés s’ajoutent les pseudo modèles, transmis par les médias, basés sur l’esprit de consommation et le culte du paraître qui développent la désagrégation des liens familiaux » a dénoncé François.

« L’Eglise est mère et ne doit pas oublier cela, a conclu le Pape. Elle aussi doit être pauvre, pour devenir féconde et répondre à tant de misère. Une Eglise pauvre est une Eglise qui doit s’efforcer de vivre une simplicité volontaire pour abattre les murs de séparation, surtout avec les plus pauvres. Pour cela nous avons besoin de prier et d’agir.» 








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