2015-06-02 14:52:00

Un Conseil théologique musulman voit le jour en France


(RV) L’Osservatore Romano s’intéresse au Conseil théologique musulman qui a vu le jour la semaine dernière en France à l’occasion d’une réunion à Paris d’une cinquantaine de théologiens, imams, savants, experts et prédicateurs venus de toutes les régions de l’Hexagone. Le quotidien du Vatican répercute largement les informations concernant cette institution encore naissante qui affirme s’inscrire dans une voie de juste milieu. Ce conseil, qui sera connu sous le nom de CTMF et dirigé par un bureau exécutif, n’entend pas se substituer aux instances représentatives et n’a pas vocation à représenter les musulmans de France même si certains de ses membres sont affiliés à l’UOIF, l’Union des organisations islamiques de France.

L’objectif est plutôt d’aider les musulmans français à vivre pleinement à la fois leur citoyenneté française et leur religion. Le Conseil pourrait également émettre des avis juridiques religieux, connus sous le nom de fatwas, par exemple sur le djihadisme, l’égalité homme-femme, la citoyenneté et l’enseignement. Dans ses orientations, il exhorte les jeunes musulmans à affirmer avec fierté leur appartenance à l’islam et à servir la société. Il invite la femme musulmane à jouer pleinement son rôle, au même titre que l’homme. « On s’inscrit dans une vision de modération », a affirmé à l’AFP un des membres du conseil exécutif, Ahmed Jaballah, ancien président de l’UOIF, réputé proche des Frères musulmans.

La première réunion du CTMF doit avoir lieu avant le Ramadan qui commencera autour du 18 juin. Sa première décision symbolique sera l’adoption du calendrier lunaire sur la base du calcul astronomique. Dans un paysage institutionnel fragile, constate le quotidien La Croix, le besoin d’une telle instance théologique s’était fait sentir à plusieurs reprises ces dernières années, que ce soit pour le choix d’une date commune pour le début du Ramadan, pour prendre position sur le voile intégral ou pour condamner la violence commise au nom de l’islam; et ce alors que les conférences sur la radicalisation religieuse se multiplient à l’initiative des organisations musulmanes tandis que les clivages persistent sur ce sujet complexe. Reste à savoir quel sera l’accueil réservé par les fidèles musulmans à cette nouvelle instance et comment ses décisions seront reçues. Selon les estimations, la France compte quelque 5 millions de musulmans. 








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