2015-05-27 13:58:00

Madagascar dans une interminable crise politique


(RV) - Entretien - Crise politique en cours à Madagascar : les députés ont voté mardi 26 mai la destitution du président Hery Rajaonarimampianina, un an et demi après son élection, en décembre 2013. Dans une grande confusion, 121 députés ont voté pour la déchéance sur les 125 qui ont pris part au vote. Les parlementaires accusent le chef de l’Etat d’avoir violé la constitution et plus généralement lui reprochent son incompétence. Le chef de l’Etat a contesté mercredi la régularité du vote et a assuré être « toujours là ».

Ce nouveau rebondissement dans la vie politique agitée de la Grande Ile est la conséquence d’une série de blocages et de jeux politiques entre les deux grandes forces qui se disputent le pouvoir depuis 2009, celles d’Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Le père Sylvain Urfer, jésuite fondateur du centre « Foi et justice » et membre du SEFAFI, l’observatoire de la vie publique à Madagascar, revient avec Xavier Sartre sur les causes de ce vote de destitution.

Le Directeur de Radio Don Bosco Madagascar évoque un sentiment de détresse. « La population est découragée parce qu’on a la sensation de revenir au chaos total qui a caractérisé pendant des années la vie politique dans l’île » déclare le père Luca Trengia, à l’agence Fides. « La motion de destitution du Président est motivée par le fait que ce dernier ne respecte pas la Constitution en différents points » affirme-t-il. « En outre, la Haute Cour de Justice, un organisme qui aurait dû entrer en fonction un an au plus après l’élection du Chef de l’Etat, n’a toujours pas été constituée ».

Le Père Trengia décrit une situation sociale catastrophique « les actes de délinquance se sont multipliés. Le sens d’insécurité est généralisé, au point qu’il n’est plus possible de sortir de nuit. La population est découragée »Cette réalité a été dénoncée par les Evêques de Madagascar dans la Lettre pastorale publiée le 13 mai dernier au terme de leur Assemblée. « Le peuple malgache se méfie de la politique des partis, des mensonges et des vaines promesses des hommes politiques » avaient affirmé les évêques dénonçant « les trafics illicites de richesses naturelles et la modification de la loi minière au profit d’une minorité ». 








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