2015-05-12 16:31:00

L'épiscopat américain s'alarme des conditions de vie des migrants


(RV)  Les dizaines de milliers de migrants d’Amérique centrale ou latine qui partent pour les Etats Unis rencontrent souvent de nombreuses épreuves sur leur chemin : marche dans le désert, instrumentalisation par des trafiquants sans scrupule, traversées à la nage...

Mais une fois sur place, leur situation reste tragique. C’est ce qu’explique dans un tout récent rapport les évêques américains qui qualifient les centres de détentions des migrants d’« industries inhumaines ». La Conférence des Evêques catholiques des Etats-Unis demandent ainsi des réformes amples et urgentes.  

Le compte rendu de Manuella Affejee.

D’abord quelques chiffres qui montrent la croissance exponentielle de la présence de migrants dans ces centres de détention : de 1994 à 2013, la population moyenne journalière de détenus est passée de 6785 à 34 260 migrants sans papier, ce qui représente à l’année une moyenne de 440 000 détenus contre 85 000 il y a vingt ans.

L’étude de la Conférence épiscopale américaine montre que l’augmentation du nombre des centres de détention a provoqué la mise en place d’un système qui crée « des désalignements, des familles brisées, des violations des droits fondamentaux, des pétitions légales abandonnées et un prestige national amoindri ».

En outre, « par de nombreux aspects, les immigrés détenus sont moins bien traités que les inculpés criminels ». Selon les normes du Département pour la Sécurité intérieure, poursuit le document produit par les évêques, les immigrés détenus ne sont pas relâchés même s’il existe la possibilité de les soumettre à une surveillance étroite. Leur rapport s'intitule « Unlocking Human Dignity: A Plan to Transform the U.S. Immigrant Detention System », en traduction française : « Libérons la dignité humaine : un plan pour transformer le système de détention des migrants aux États-Unis ». Car la conférence épiscopale  ne fait pas que condamner. Elle encourage aussi les autorités à reconnaitre les défaillances et procéder à des réformes : « Il est temps pour notre nation de réformer ce système inhumain, qui détient les gens inutilement, en particulier les personnes vulnérables qui ne constituent pas une menace » a ainsi déclaré l’évêque auxiliaire de Seattle, Mgr Eusebio Elizondo, par ailleurs Président de la Commission épiscopale pour les migrations. 








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