2015-05-12 16:11:00

Caritas se penche sur les enjeux sociaux de la crise écologique


(RV) Ouverture ce mardi à Rome de la 20e assemblée générale de Caritas Internationalis, la fédération mondiale qui regroupe dorénavant 165 structures nationales. La Caritas du Soudan du Sud est en effet la dernière à faire son entrée dans ce vaste réseau. Le thème de ce rendez-vous qui a lieu tous les quatre ans est cette année « Une Seule Famille Humaine, Prendre soin de la Création ». Les préoccupations envers l’environnement et les populations humaines sont en effet le fil conducteur de ces quelques jours de bilan, de réflexion et de projection.

Le compte rendu de Xavier Sartre.

 

« 2015 est une année très importante » : la prochaine encyclique du Pape qui portera sur l’écologie doit être publiée et le monde entier se retrouvera en décembre à Paris pour une conférence décisive pour lutter contre le réchauffement climatique. Le cardinal Maradiaga, encore président de Caritas pour quelques jours, rappelle le cadre général dans lequel se déroule cette 20e assemblée générale. Les préoccupations environnementales sont donc bien présentes et s’articulent avec celles envers les victimes du dérèglement du climat, c’est-à-dire les plus pauvres en tout premier lieu.

Or, souligne l’archevêque hondurien, il faut rendre « justice à la Création » tout comme il faut rendre justice aux hommes. L’un ne va pas sans l’autre. Concrètement, la Caritas soutient un changement de nos habitudes de vie qui sont à l’origine même des problèmes que notre monde rencontre actuellement. Agir sur l’environnement c’est agir sur les hommes. « C’est aussi une question de justice pour les générations futures pour qu’elles héritent d’un monde vivable » comme l’explique Michel Roy, le secrétaire général de Caritas Internationalis, seul candidat à sa succession.

C’est aussi une question de justice envers toutes les périphéries actuelles qui convergeront le temps de ces quelques jours vers Rome pour chercher des moyens d’améliorer le service de la Caritas envers les plus vulnérables. 

Invité par Caritas Internationalis à s’exprimer durant cette assemblée générale, le dominicain péruvien Gustavo Gutiérrez, considéré comme le père de la théologie de la libération. Présent en salle de presse du Saint-Siège lors de la conférence de présentation de l’assemblée, il a rappelé qu’il n’y avait pas de « charité sans justice ». « L’Église existe pour donner l’exemple de l’Évangile » a-t-il ajouté.

Interrogé par les journalistes sur son engagement, il a expliqué que « la théologie doit être liée à la vie quotidienne des gens », elle « n’est pas une métaphysique ». Mais elle reste « moins importante que la foi et demeure secondaire ». Sans rien renier de ce qu’il a écrit par le passé, insistant sur le fait qu’il n’a jamais été condamné par le Saint-Siège malgré les sévères critiques formulées à son encontre dans les années 1980 par Jean-Paul II et la Congrégation pour la Doctrine de la foi, il a confié que  pour lui, « faire de la théologie, c’est écrire une lettre d’amour » à son Dieu. De la même manière qu’un homme qui aime toujours sa femme après vingt ans de mariage ne lui écrira pas une lettre d’amour identique à celle qu’il aurait pu lui écrire au début de leur relation, le père Gutiérrez revendique le même amour théologique et le droit de l’exprimer différemment.

 








All the contents on this site are copyrighted ©.