2015-05-09 17:35:00

Le père Degrez, impressionné par le courage des Népalais


(RV) Entretien - C’était le 25 avril dernier. Un séisme de 7,8 sur l’échelle de Richter frappait le Népal. Avalanches, glissements de terrain, maisons ou temples séculaires s’effondrent, provoquant la mort de près de 8 000 personnes. Deux semaines après le tremblement de terre, beaucoup reste à faire. 300 000 habitations ont été détruites... Les Nations unies s’inquiètent, car de nombreuses personnes des régions isolées...les plus touchées... restent à secourir avant l'arrivée des pluies de mousson en juin. Sur les 415 millions de dollars demandés pour soutenir les interventions humanitaires d'urgence, seuls 22,4 millions sont arrivés.

Lors du séisme, une messe d’ordination sacerdotale vient de s’achever dans le village de montagne d’Okhaldhunga, à cent cinquante kilomètres de Katmandou, la capitale. Le jésuite belge Etienne Degrez se trouvait dans ce petit village hindou, en compagnie des étudiants jésuites de Kamal Niwas dont il a la charge depuis deux ans.

Les maisons du village se sont comme ailleurs effondrées ou fissurées, mais il n’y a eu ni mort, ni blessé dans ce village. La grande majorité des villageois assistaient à la messe d’ordination en plein air. Ils remercient aujourd’hui Jésus qui les a sauvés.

Le père Etienne Degrez nous décrit la scène lorsqu’ils ressentirent le tremblement de terre.

Pendant plusieurs jours, les religieux censés repartir dès le samedi soir à Katmandou, sont bloqués au village. Cela leur a laissé le temps, et l’opportunité, de partager le quotidien de ces personnes simples et d’un courage impressionnant.

Quand la principale route a été dégagée pour les jeep, leur petit bus a toutefois pu repartir. Le retour à Katmandou, un chemin non sans obstacle.

Sur les 115 km qui séparent Okhaldhunga  de Kamal Niwas, ils ont le temps de redouter le pire, mais globalement leur batiments ont été épargnés. La mission de Tipling, plus proche de l’épicentre a elle été largement endommagée.

Plus de dix jours après le séisme, peut-on encore lire la détresse ou le désespoir des Népalais ? « Désespoir » ? le mot ne convient pas  pour le père Etienne Degrez

A Katmandou, « la ville privilégiée », la capitale où arrive l’aide humanitaire international, les cérémonie de deuil _ elles durent treize jours chez les hindous- se sont achevées la semaine dernière. Sur place, la vie reprend le dessus

L’agence des missions étrangères de Paris, Eglise d’Asie, a fait récemment état de tensions « dans ce pays himalayen, les rivalités géostratégiques régionales sont restées très présente jusque dans l’organisation des secours ». Ainsi, l’Inde fut le premier pays étranger à manifester son aide au Népal. Un groupe de secouristes indiens, des hindous proches du parti du président Narendra Modi, ont dénoncé sur place « les vautours chrétiens » et mis en garde plus généralement contre les occidentaux.

Le père Degrez n’a pas entendu parler de ces critiques. En revanche, explique-t-il, des politiques indiens n’ont pas peur d’affirmer que le séisme était dû au fait que le gouvernement népalais renonce à faire de l’hindouisme la religion d’état. Le jésuite belge revient sur les ambitions de Delhi et les résistances népalaises.








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