2015-04-16 17:52:00

Le Saint-Siège réclame l'interdiction des armes létales autonomes


(RV) -Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève, a pris la parole jeudi 16 avril 2015 lors de la réunion d'experts sur les système létaux d'armes autonomes pour demander « l'interdiction des systèmes qui possèdent une capacité létale et qui échappent à un contrôle humain efficace », pouvant inclure « la possibilité de la perte de leur contrôle effectif par la personne humaine ». La « substitution de la prise de décision humaine » par « des machines sophistiquées et autonomes » peut rendre les êtres humains « esclaves de leurs propres inventions », a-t-il déclaré, appelant à être attentif à « la fascination » et au « sentiment de puissance » engendrés par ces robots. « Leur utilisation peut être guidée implicitement par un désir de toute-puissance, plutôt que par le désir de créer des moyens proportionnés pour une juste défense ».

Mgr Tomasi a également attiré l'attention sur l'aspect relationnel qui « est tout aussi important ». Si « toutes les guerres sont un pas en arrière dans la dignité humaine », une guerre menée unilatéralement par des systèmes technologiques où l'homme est absent peut augmenter cette déshumanisation » car « la rencontre avec le visage d'un autre est l'une des expériences fondamentales qui éveillent la conscience morale et la responsabilité ». L'utilisation de drones peut aussi entraîner un cercle vicieux, a aussi mis en garde Mgr Tomasi : « En cas de dommages collatéraux après l'utilisation d'une machine autonome, il sera toujours possible de s'excuser en invoquant une série de dysfonctionnements par lesquels l'autorité qui l'a mise en action ne serait pas responsable. Ceci, à son tour, pourrait promouvoir l'utilisation de ces robots armés en raison de l'impunité qu'ils permettent ».

L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève a aussi mis en exergue « les conséquences économiques et financières de robots militaires » qui sont colossales. Il est certain, a-t-il affirmé que « les pays les plus riches auront l'avantage. Par conséquent, un écart se développera entre ceux qui possèdent ce type de technologie de combat et ceux qui n'en possèdent pas. Des situations d'injustice apparaîtront, ainsi que d'éventuelles violations faciles de l'espace aérien national des pays les moins favorisés ». Outre ces problématiques, l'acquisition de ces armes robotisées pourrait « conduire au gaspillage des ressources, qui auraient pu être utiles dans d'autres secteurs tels que la santé ou l'éducation ».(avec l'agence Zénit)








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