La tragédie du Sewol a détruit les valeurs sud-coréennes.

(RV) -L’archevêque de Séoul a célébré une messe jeudi 16 avril 2015 à l’occasion du premier anniversaire du naufrage du ferry Sewol qui transportait plus de 300 lycéens en voyage d’étude. 250 d’entre eux sont morts dans la catastrophe qui a profondément choqué les sud-coréens. Dans cette tragédie, a affirmé le cardinal Yeom, nous n’avons pas seulement perdu des êtres chers. Nous avons perdu nos valeurs les plus précieuses, notre respect des autres, notre orgueil national et surtout notre confiance dans la société. Cet échec doit susciter réflexion et repentir.

L’archevêque de Séoul a par ailleurs exigé que toute la lumière soit faite sur ce désastre. Le gouvernement, a-t-il souligné, doit ordonner une enquête nationale totalement indépendante et poser des gestes politiques pour apaiser les esprits. La commission épiscopale Justice et Paix réclame elle aussi toute la vérité. Sans une enquête exhaustive, affirme un document adressé à tous les catholiques sud-coréens, il sera impossible de parvenir au pardon et à la réconciliation. Plusieurs célébrations ont marqué cet anniversaire qui a également donné lieu à des protestations.

La présidente sud-coréenne a fait droit à une exigence essentielle des familles endeuillées en promettant de renflouer le navire, mais sans réussir à apaiser leur colère. Les familles qui accusent les autorités d’indifférence ont boycotté une cérémonie officielle. Selon l’AFP, l'enquête a mis en évidence une combinaison de facteurs : de la surcharge du navire à l'incompétence de l'équipage, en passant par des travaux d'agrandissement illégaux qui ont amoindri sa flottabilité. La lenteur des secours a également été mise en cause, de même que leur désorganisation. Mais l'accident a aussi mis en exergue des problèmes endémiques de corruption et de normes de sécurité déficientes, imputés à la volonté des autorités de donner la priorité à la croissance économique avant toute autre considération.