2015-04-14 13:03:00

Gaza : les promesses non tenues de la communauté internationale


RV) Entretien- La bande de Gaza est sortie des écrans radars de l’actualité. Pourtant la situation humanitaire y est toujours très difficile. Malgré le cessez-le feu instauré en août 2014, après l’opération « Bordure Protectrice » lancée par Israël, les violences contre les civils continuent. On dénombre à ce jour plus de 400 incidents de tirs israéliens dans la bande de Gaza et au moins quatre tirs de roquettes lancées depuis Gaza vers Israël.

La guerre de l’été dernier, la troisième en six ans, aura fait plus de 2 000 morts, 11 000 blessés, sans compter d'importantes destructions. Face à la situation, un collectif d’ONG internationales parmi lesquelles le Secours Catholique, Oxfam ou encore le CCFD, a publié un rapport qui dénonce les promesses non tenues de la communauté internationale dans la reconstruction de Gaza. Ce rapport invite surtout à briser le cycle infernal « blocus-guerre » dans lequel est piégé le territoire palestinien. Guillaume Zerr est chef de mission Palestine à Handicap International, l’une des ONG signataires du rapport. Il répond aux questions d'Olivier Bonnel :

Faire un état des lieux sur la situation aujourd’hui à Gaza, un état des lieux sur les avancées dans la reconstruction mais dans d’autres domaines également et aussi, rappeler les parties et la Communauté Internationale à ses engagements. Et ses engagements allaient au-delà de contribution financière à la reconstruction de Gaza mais à changer un paradigme qui existe aujourd’hui à Gaza qui génère en partie, indirectement ces conflits et qui créé la crise humanitaire de Gaza. Donc aujourd’hui, six mois après la Conférence du Caire, après ces 51 jours de conflit en 2014 qui ont fait plus de 2000 morts et 11.000 blessés, qui ont détruit des dizaines de milliers d’habitations, des écoles, des hôpitaux, la situation reste extrêmement difficile à Gaza. Assez peu de choses ont été faites et surtout pour une organisation comme Handicap international, le conflit ne s’arrête pas à la fin et au cessez-le-feu. Aujourd’hui, il reste des milliers de reste d’explosifs de guerre qui sont présents à Gaza qui font régulièrement, toute les semaines, des morts de des blessés. Et on a des centaines de personnes qui ont acquis un handicap temporaire, permanent comme résultat de leurs blessures dans le conflit et pour qui ce conflit aura un impact sur leur vie entière.

On sait que la guerre de l’été dernier est la troisième en six ans qui a visé la bande de Gaza. Est-ce que vous avez le sentiment, vous et d’autres ONG d’être toujours dans un cycle interminable, que l’histoire se répète ?

Effectivement, la perspective est plutôt un nouveau conflit à court terme qu’une solution à ce cycle de violence. Toutes les causes qui ont amené au dernier conflit et au précédant sont toujours là. Rien n’a changé. Le statut quo est en place, le blocus est en place. Les divisions palestiniennes existent, tout ce qui a pu contribuer à générer ce cycle de conflits, parce qu’effectivement, c’est trois guerres et il faut le voir dans une perspective d’un cycle et non pas juste de la dernière guerre, même si elle était terrible. Aujourd’hui, effectivement, au niveau du terrain, rien ne nous permet de voir une différence et de voir des éléments qui nous permettent de sortir de ce cycle de conflits. Donc, la perspective est extrêmement pessimiste. J’espère me tromper et on espère collectivement tous se tromper mais il nous semble plus probable d’avoir un conflit assez rapidement, que d’en sortir.

 








All the contents on this site are copyrighted ©.