2015-04-11 12:19:00

Pas de crise des vocations, là où il y a la joie


(RV) Les vocations à la vie religieuse sont en baisse dans le monde : le Pape François l’a reconnu, ce samedi, en appelant à la vigilance et au discernement pour que l’éventuelle baisse quantitative n’entraîne pas une baisse qualitative bien plus grave. Le Saint-Père s’adressait à la mi-journée aux participants du Congrès international des formateurs à la vie consacrée qui s’est déroulé cette semaine au Vatican. Ce congrès, le premier du genre, était organisé dans le cadre de l’Année de la Vie consacrée.

« En vous voyant aussi nombreux, on a du mal à croire qu’il y ait une crise des vocations », a-t-il lancé sur le ton de la boutade tout en reconnaissant que la baisse est réelle ; d’où la lourde responsabilité des éducateurs et des formateurs, dont le ministère et la mission se fondent par-dessus tout sur le témoignage. Le Pape François s’est dit convaincu qu’il ne peut y avoir de crise des vocations là où des consacrés sont capables d’exprimer, par leur témoignage, la beauté de la vie religieuse.« Les religieux, a-t-il dit, sont quotidiennement appelés à redécouvrir la joie d’être des disciples de Jésus et à soigner leur formation personnelle, à partir d’une amitié solide avec le seul Maître ».

Le privilège de participer à l’œuvre de Dieu

Selon le Souverain Pontife, on a tort de croire que les jeunes d’aujourd’hui sont médiocres, qu’ils manquent de générosité ; ils ont juste besoin de comprendre « qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35), qu’il y a une grande liberté dans une vie obéissante, une grande fécondité dans un cœur vierge, une grande richesse quand on ne possède rien. Les jeunes doivent être formés à la liberté humble et intelligente de se laisser éduquer par Dieu, tous les jours, à tout âge, dans la mission comme dans la fraternité, dans l’action comme dans la contemplation.

Le Pape François a par ailleurs mis en garde les formateurs contre le risque de percevoir leur mission comme un poids, d’avoir le sentiment de se soustraire à une tâche plus importante. C’est une tromperie, une tentation. Il les a invités à ne pas se décourager devant les échecs ou quand ils ont le sentiment que leur travail n’est pas apprécié à sa juste valeur.

Le Pape censuré

La vie consacrée est « l’un des trésors les plus précieux de l’Eglise et les formateurs ont le privilège de participer à l’œuvre de Dieu ». La mission est importante, mais la formation à la mission l’est tout autant. Car il faut des bases solides pour annoncer partout l’amour du Christ, surtout au plus petits et aux plus pauvres et pour se laisser évangéliser par eux. Il faut une structure chrétienne de la personnalité que les familles d’aujourd’hui parviennent rarement à façonner. Le chemin de formation est donc un chemin d’amour exigeant qui commence par le discernement des vocations. Les formateurs doivent avoir un grand cœur pour former des cœurs riches en miséricorde et pleins de tendresse.

Et sous la forme d’une boutade, le Saint-Père a ajouté qu’il arrivait aussi qu’on censure le Pape. Il avait, en effet, écrit dans son texte que la vie religieuse n’est pas comme certains le prétendent « le ciel sur la terre », mais plutôt le « purgatoire ». Mais cette phrase a été retirée du texte. Preuve que la censure n’épargne même pas le Pape !








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