2015-04-09 16:08:00

Charlotte Maxeke pionnière dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud


En Afrique du Sud, le combat pour la liberté a mis en première ligne un grand nombre de femmes restées souvent anonymes. Parmi elle, Charlotte Maxeke, la fondatrice de la Ligue des femmes du Congrès National Africain ;  seule femme à avoir participé à la création de l’ANC en 1912. A cette époque, le sort des femmes noires étaient triplement triste en Afrique du Sud ; elles étaient victimes d’une triple oppression en tant que femme, noire et travailleuse.  C’est dans ce climat social qu’émerge la figure de Charlotte Maxeke ;  une des premières femmes noires ayant fait des études supérieures en Afrique du Sud et l'une des premiers Sud-Africaines noires à se battre pour l’amélioration des conditions sociales des femmes dans son pays.

Portrait de la pionnière sudafricaine avec Marie José Muando Buabualo :

Née Charlotte Makgomo Manye, elle voit le jour à  Ramokgopa dans le district de Polokwane le 7 Avril 1874. Elle passe les premières années de  sa vie dans le Cap Oriental, à Port Elizabeth où elle reçoit

une éducation missionnaire à Edwards Memorial School au début des années 1880. Après la découverte de diamants, Charlotte Maxeke déménage à Kimberley avec sa famille en 1885, elle y travaille comme enseignante. Chrétienne engagée, elle rejoint, le Jubilee Choir en 1891, et va en tournée en l'Angleterre pendant deux ans ; au cours de laquelle elle chante  pour la Reine Victoria, prétendument en costume victorien.

En 1884, Charlotte Makgomo Manye  fait une deuxième tournée avec sa chorale, aux États-Unis d'Amérique cette fois,  où elle reste pour poursuivre ses études à l'Université Wilberforce à Cleveland, dans l’Ohio. À l'université, elle a comme professeur, le panafricaniste, WEB Du Bois, et reçoit  une formation comme future missionnaire en Afrique.

Après son diplôme à l'Université Wilberforce où elle  rencontre son futur mari, Marshall Maxeke, Charlotte retourne en Afrique du Sud en 1901, comme première femme noire titulaire d’un diplôme universitaire. Charlotte Maxeke et son mari s’engagent dans l’enseignement et dans l’évangélisation au sein de l’Eglise Méthodiste dans plusieurs  endroits, y compris dans le Transkei, le Thembuland sous le roi Sabata Dalindyebo. Ici Charlotte Maxeke est reçue à la cour du roi, un privilège rare pour une femme à l’époque. Pendant ce temps, le couple Maxeke  s’impliquent dans les mouvements politiques. Charlotte et son mari, Marshall,  assistent au lancement du Congrès National Africain à Bloemfontein en 1912. Bien que ses principales préoccupations aient été les questions sociales liées à l'église, Charlotte écrit en langue xhosa sur la situation des femmes. Dans Umteteli wa Bantu, elle aborde la «question sociale et politique relative aux femmes» et crée, en 1913, la ligue des femmes bantoues au sein de l’ANC .

Elle a  participé à plusieurs autres manifestations dont celle de Witwatersrand sur les bas salaires, ainsi qu’à la formation de l'Union des travailleurs industriels et commerciaux  en 1920. Charlotte Maxeke a également été impliqué dans les mouvements multiraciaux. Elle a abordé la réforme du Club des femmes à Pretoria, sur  le droit  de vote des femmes, elle a rejoint le Conseil conjoint des Européens et des Bantous. Charlotte Maxeke a également été élue présidente de la Société missionnaire des femmes en Afrique du Sud.

En 1928, elle assiste à une conférence aux Etats-Unis, et s’engagent de plus en plus pour la cause des noirs en Afrique du Sud. Elle met en place une agence d'emploi pour les noirs à Johannesburg et a été la première femme noire à devenir un agent de libération conditionnelle pour les délinquants juvéniles.

Entre autres titres et établissements dédiés à son nom, Charlotte Maxeke a été honoré du titre de «‘Mother of Black Freedom in South Africa » Mère de la liberté des noirs en Afrique du Sud. Elle est morte à Johannesburg le 16 octobre 1939.

 








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