2015-04-07 19:01:00

L'Église en chemin vers l'Année Sainte de la Miséricorde


(RV) La bulle d'indiction du Jubilé de la Miséricorde sera présentée samedi 11 avril par le Pape François, pour formaliser l'annonce faite près d'un mois plus tôt. Créant une immense surprise, le Souverain Pontife l'avait annoncé le 13 mars dernier, au cours d'une célébration pénitentielle à la basilique Saint-Pierre. L'Année Sainte de la Miséricorde s'ouvrira le 8 décembre prochain, jour de la fête de l'Immaculée Conception, et en cette année 2015, du 50e anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Elle s'achèvera au terme de l'année liturgique, le 20 novembre 2016. 

Le texte, rédigé avec l’aide du cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur, et du régent du tribunal de la Pénitencerie apostolique, Mgr Krzysztof Józef Nykiel, sera rendu public à 17h30, dans la basilique Saint-Pierre. Le rite prévoit la lecture d’extraits de la bulle devant la Porte Sainte de la basilique. Puis le Saint-Père présidera la célébration des Premières Vêpres du dimanche de la Divine Miséricorde mettant ainsi l’accent sur le thème central de cette année jubilaire : la Miséricorde de Dieu.

Cette célébration exceptionnelle sera à suivre en direct sur notre site internet, en son et en images, avec des commentaires en français.

Qu'est-ce qu'une bulle papale ?

A l’origine, le terme "bulle" désigne le sceau, en plomb ou en or, généralement réservé à l’empereur et au pape. Dans la bulle d’indiction d’un Jubilé sont précisés les dates d’ouverture et de conclusion, le déroulement, l’esprit, le sens, les conditions, les intentions et les attentes du Pape qui l’a convoqué pour l’Église.

Lors des deux dernières Années Saintes extraordinaires, en 1933 et en 1983, la bulle fut publiée à l’occasion de la Solennité de l’Épiphanie. Mais cette fois, en choisissant la date du 11 avril, le Pape François entend bien souligner l’importance de la Miséricorde. On peut enfin rappeler la bulle d’indiction du grand Jubilé de l’an 2000, convoqué par Jean-Paul II, qui s’intitulait : « Le mystère de l’Incarnation ».

Le choix de la miséricorde, un héritage de Jean-Paul II

Le Pape Jean-Paul II s'est éteint le 2 avril 2005, veille d'une fête liturgique qu'il avait lui-même institué : la fête de la Divine Miséricorde. Correspondant au au dimanche suivant Pâques, cette fête s'appuit sur les visions de soeur Faustine Kowalska (1905-1938). une religieuse polonaise canonisée par Jean-Paul II en l'an 2000. Répondant sur notre antenne au sujet de l'entretien de 1983 entre Jean-Paul II et Ali Agça, l'homme qui avait tenté de le tuer deux ans plus tôt mais auquel il avait offert son pardon, le journaliste et écrivain Bernard Lecomte définissait ainsi la miséricorde selon Jean-Paul II : « La Miséricorde, c'est au fond le principal rempart que Dieu donne aux hommes contre le mal. La miséricorde, c'est beaucoup plus que la charité, ou la compassion, ou même le pardon. Cela va au-delà. La miséricorde, c'est d'accepter tout ce qui se passe et de le transformer en bien. L'espérance repose sur la miséricorde, c'est-à-dire sur le fait que Dieu ira jusqu'au bout pour combattre le mal, pour arrêter le mal. pour éliminer le mal. »

Bernard Lecomte rappelait que l'insistance du Pape François sur la miséricorde s'inscrit donc pleinement dans la continuité de Jean-Paul II. « Le Pape François reprend aujourd'hui cet héritage, mais ce n'est pas un héritage secondaire ou simplement culturel. Cela montre que le Pape François est l'héritier de ce qui faisait le fondement même de la pastorale de Jean-Paul II » a précisé le biographe de Jean-Paul II.

Interrogé par l'agence Imedia, le cardinal suisse Georges Cottier, théologien de la Maison pontificale au temps de Jean-Paul II, a réactualisé cette pensée de Jean-Paul II au regard de la forte laïcisation en cours actuellement en Occident, un mouvement de civilisation que le Pape polonais avait constaté et, d'une certaine façon, prophétisé. « Aujourd’hui, la société sécularisée se débat avec le mal en le cachant. Le paradoxe actuel est qu’il y a des gens qui accusent Dieu devant des monstruosités commises et inexplicables, mais qui en même temps, veulent se libérer de l’idée de péché. L’homme issu de la sécularisation est dur et fier. Pourtant, le message de la miséricorde divine nous appelle à nous reconnaître fragiles », a rappelé le cardinal Cottier, situant cet enjeu dans le cadre de la vie personnelle de chacun comme dans celui des relations internationales.  « Nous faisons tous l’expérience personnelle du péché, mais il y a certaines grandes fautes, qui ont été commises dans l’humanité, qui dépassent la raison et qui ont quelque chose de diabolique. Face à cela, l’humanité qui a perdu la foi est sans armes, a précisé le cardinal Cottier. La réponse à ce grand drame est la miséricorde de Dieu, plus forte que tout »,

 








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