2015-03-26 17:14:00

L'Angleterre rend hommage au roi Richard III, décédé en 1485


(RV) L’Angleterre vit une semaine historique avec les cérémonies d’obsèques du roi Richard III, décédé en 1485 lors de la bataille de Bosworth, qui avait mis fin à la dynastie des Plantagenêt, laissant la place aux Tudor.

Cette étonnante cérémonie, 530 ans après le décès du monarque, s’explique par l’identification tardive des restes de Richard III, en 2013 seulement, après qu’ils aient été exhumés par hasard, à Leicester, lors de la construction d’un parking sur l’ancien site d’une église franciscaine.

La culture a gardé l’image du personnage sanguinaire immortalisé par la pièce de William Shakespeare. Mais les dernières recherches ont montré que la réalité était plus nuancée. Cette semaine de célébrations, de facto le premier enterrement royal depuis celui de George VI en 1952, donne en tout cas l’occasion à l’Angleterre de vivre un temps de communion nationale, unissant catholiques et anglicans.

Les explications de Cyprien Viet

« Richard III était un roi catholique, dans un pays alors catholique, c’est pourquoi les deux Églises, catholique et anglicane, sont pleinement impliquées dans cette semaine de célébrations. » Le cardinal Vincent Nichols, archevêque catholique de Westminster, l’a expliqué dans une interview à Lydia O'Kane, du service anglophone de Radio Vatican. C’est pour cela qu’il a célébré lundi au prieuré de la Sainte-Croix, à Leicester, une messe de requiem pour le repos de l’âme du souverain, décédé bien avant le schisme anglican du milieu du 16e siècle.

Loin de son image cruelle, ce roi était, semble-t-il, un homme de prière. Le cardinal Nichols a pu consulter le livre des heures qu’utilisait le roi, « un livre annoté de la main du monarque », qui prouve qu’il s’investissait profondément et personnellement dans l’oraison. Le cardinal Nichols a même pu lire une prière que le roi avait lui-même écrite.

Hommage national

Dimanche dernier, de nombreux habitants de Leicester, mais aussi des passionnés d’histoire venus de toute l’Angleterre, ont suivi la procession qui a mené son cercueil du champ de bataille de Bosworth jusqu’à la cathédrale de Leicester.

Puis des milliers de personnes ont fait la queue depuis lundi pour se recueillir devant le cercueil de Richard III exposé à la cathédrale de Leicester, avant son inhumation ce jeudi, et une cérémonie présidée par l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, le primat de l’Eglise anglicane, en présence de descendants de Richard III et des membres de l’actuelle famille royale.

Cette semaine, l’heure est donc à l’œcuménisme. « Je suis heureux de dire que la coopération entre nos Églises et la préparation de ces évènements ont été de très haut niveau », a précisé l’archevêque de Westminster.

Après avoir régné dans une Angleterre déchirée par la guerre, c’est donc par une nation apaisée que le roi Richard III a été accompagné vers sa dernière demeure.








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