Soutien du Pape aux évêques du Nigéria contre l'extrémisme religieux

(RV) Les islamistes de Boko Haram ont été chassés de l’Etat de Yobé, dans le nord-est du Nigeria, l'armée nigériane en est convaincue. Les soldats nigérians auraient délogé les djihadistes de Goniri, la deuxième ville de l’Etat de Borno, située à 70 kilomètres de la capitale régionale, Maiduguri. La semaine dernière, les combattants étaient chassés d’un autre Etat, celui d’Adamawa, toujours selon l’armée.

Cet extrémisme et ce fondamentalisme que connaît le Nigeria empiètent sur son rôle à jouer sur la scène internationale, comme l’affirme le Pape, dans une lettre datée du 2 mars et envoyée aux évêques nigérians. Décrivant le Nigeria comme le « géant de l'Afrique » avec ses plus de 160 millions d'habitants, le Saint-Père insiste sur le fait que le Nigeria est officiellement devenu la première économie du continent et l'une de celles qui comptent dans le monde.

Mais ce grand rôle que le pays est appelé à jouer la scène mondiale est rendu plus difficile par l'extrémisme que connaît le Nigeria. « Les croyants, aussi bien chrétiens que musulmans, se sont retrouvés pris ensemble dans cette volonté tragique, dans les mains de personnes qui se disent religieuses, mais qui abusent de la religion pour en faire une idéologie soumise à leur intérêt d'exploitation et de mort » écrit François dans cette lettre.

Retrouver le chemin de la paix

Le Pape assure les évêques nigérians de sa proximité et de sa prière pour tous ceux qui souffrent. Il invoque la paix, qui n'est « pas seulement l'absence de conflit, mais un don qui vient de Dieu lui-même ». C'est aussi un « engagement quotidien et courageux pour favoriser vers la réconciliation, jeter des ponts de dialogue, et servir les plus faibles et les exclus ». En un mot selon François, la paix consiste à construire une « culture de la rencontre ».

Le Pape encourage alors les évêques du Nigeria à continuer leurs efforts : « ne vous lassez pas de faire le bien ! » leur écrit-il. L'Eglise nigériane ne cesse de témoigner de l'accueil, de la miséricorde et du pardon, et François s'en félicite, remerciant les prélats locaux.

François conclut sa lettre avec une exhortation : « avancez sur le chemin de la paix avec persévérance et sans vous décourager ! Accompagnez les victimes ! Secourez les pauvres ! Eduquez les jeunes ! Faites-vous les promoteurs d'une société plus juste et solidaire ! ». Un encouragement fort pour faire face à une situation où les violences sont quotidiennes.