2015-03-13 17:28:00

La tension est toujours vive à Ferguson


(RV) Entretien - Les manifestations à Ferguson continuent de secouer les Etats-Unis : Barack Obama a dénoncé ce vendredi matin une « violence inacceptable » commise par des « criminels ». Le président américain a réagi aux tirs qui ont blessé jeudi des policiers dans cette ville du centre des États-Unis où l’été dernier un jeune Noir a été abattu par un policier blanc.

Les manifestants se sont réunis mercredi pour saluer la démission du chef de la police de la ville. Un rapport du ministère de la justice accable en effet les forces de l’ordre. Le texte les accuse de pratiques racistes quasiment habituelles et qui rentrent dans un système plus large remontant jusqu’à la mairie. En se mobilisant, les manifestants comptent ainsi maintenir la pression. Qu’attendent-ils aujourd’hui ? Paul Schor, historien spécialiste des États-Unis, maitre de conférence à l’Université Paris-Diderot

Des propos recueillis par Antonino Galofaro.

 

« Le problème, c’est que ce rapport dit que ce n’était pas des dérapages individuels mais une politique de la mairie qui existait depuis des années, qui consistait à contrôler systématiquement les Noirs pour leur mettre des amendes pour remplir les caisses de la ville. Le problème, c’est que tous les gens qui faisaient ça étaient blancs et n’appliquaient cette politique d’extorsion qu’aux habitants noirs de Ferguson. Il y a du coup l’idée d’une remise en cause fondamentale de la façon dont le système est organisé mais ça, c’est assez compliqué. Une solution qui serait possible, ça serait que les Noirs aillent davantage voter parce que le paradoxe de Ferguson, c’est que les dirigeants de la municipalité sont, pour la plupart, des élus ou sont nommés par des gens élus. C'est donc une ville dont la population est majoritairement noire et où pratiquement tous les responsables municipaux sont blancs. Cela tient aussi au fait que le taux de participation électorale de la population noire est très faible. Ce n’est pas évident que les Noirs aillent aux urnes parce qu’il y a une longue tradition de défiance avec l’idée que les élections ne permettent pas d’apporter de solutions à ce genre de problèmes. » 








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