Méditation du IVe dimanche du Temps de Carême

Le Père Joseph Ballong nous introduit à présent à la méditation, avec les lectures du IVe dimanche du Temps de Carême :

L’heure du choix : aller à la lumière ou aux ténèbres.

Le livre des Nb (21, 5-9), nous raconte comment Moïse conduit le peuple de Dieu vers la Terre Promise. C’est un peuple en marche qui, souvent, perd courage et se révolte. La riposte ne tarde pas à venir : Dieu châtie son peuple. Le peuple alors vient «  trouver Moïse en disant : « Nous avons péché en critiquant le Seigneur et en te critiquant : interviens auprès du Seigneur ». Moïse intercède pour le peuple et le Seigneur lui dit : « Fais faire un serpent brûlant et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve » .

L’évangile de ce dimanche fait  référence à cet épisode de la marche du peuple : «  De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé afin que tout homme qui croit, obtienne par lui la vie éternelle ». Elever le serpent de bronze, élever le Fils de l’homme. Regarder le serpent de bronze pour avoir la vie sauve, croire dans le Fils de l’homme pour obtenir la vie éternelle. Voilà bien, ce que nous sommes invités à faire aujourd’hui. Dans l’écoute de la Parole, nous nous tournons vers Jésus. A la messe quand le prêtre, à la consécration, élève  le corps du Christ, nous sommes invités à le regarder avec foi. Ce regard de foi est capable de nous sauver comme il a jadis sauvé les Hébreux dans le désert.

Mais notre mission ne se limite pas à regarder vers le Christ, comme Moïse, il nous revient d’élever le serpent et la croix qui sont les signes du salut. Il nous faut trouver la manière de montrer à nos frères et sœurs les signes du salut  que Jésus nous donne. Il nous faut donner à nos frères et sœurs la possibilité de se tourner vers la croix, la possibilité de subir l’attraction de celui qui a dit : « lorsque j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ».

Si l’on veut résumer l’évangile de ce 4ème dimanche de carême, nous pouvons dire que par sa mort sur la croix, Jésus nous attire et nous sauve . A Pâques nous fêtons Jésus, mort et ressuscité pour nous. Nous célébrons celui qui, bien qu’innocent a pris sur lui nos limites, nos souffrances et notre mort même. L’horreur humaine que constituent les guerres, les affrontements fratricides, les maladies, les deuils, les condamnations, les exclusions que nous connaissons et  entretenons parfois, il les a pris sur lui. Nos protestations, nos récriminations, nos rébellions, contre Dieu créateur, le Fils de l’homme les a portés sur la Croix jusqu’à l’anéantissement. Le Christ Jésus de condition divine, s’est abaissé lui-même en devenant  obéissant, jusqu’à la mort sur la Croix ( Phil 2,11).

C’est parce qu’il a tout partagé de nos souffrances  que Jésus nous attire et nous sauve. Dans sa passion, nous reconnaissons le symbole  de toutes les souffrances du monde. Dans sa résurrection, nous trouvons un signe d’espérance. Si la croix est pour nous aujourd’hui le signe du salut c’est qu’elle résume à la fois la douleur des hommes et la résurrection qui l’a suivie. La croix du supplicié du vendredi saint est devenue lumière, source de vie éternelle pour nous.

Par le baptême, nous sommes associés à ce signe de salut qu’est pour nous la croix du Christ. Saint Paul nous dit aujourd’hui dans la 2ème lecture : «  c’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en JC pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que  Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre ». Dieu nous a créés et recréés en Jésus mort et ressuscité pour nous.

Chaque fois que nous consentons à revenir vers Dieu, à tendre la main à toute personne considérée de nouveau comme un frère ou une sœur en JC, nous consentons à être relevés d’entre les morts, à devenir vivants pour Dieu, pour l’humanité qu’il sauve. En contemplant celui qui a été élevé de terre pour nous sauver de notre enfermement sur nous-mêmes, demandons au Seigneur de nous garder les yeux levés vers lui qui est lumière pour nous