2015-03-12 12:49:00

Homélie du Pape : « Ce sont les Saints qui portent la vie de l’Eglise, pas les puissants »


(RV) Un chrétien ne peut pas céder au compromis : s’il ne se laisse pas toucher par la miséricorde de Dieu, s’il n’aime pas son prochain, comme le font les Saints, il finit par être un hypocrite qui détruit et se perd plutôt que de faire le Bien. C’est le message transmis par le Pape François, dans son homélie, ce jeudi matin.

Lors de la messe, célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe au Vatican, le Saint-Père rappelle que Dieu a construit au fil du temps l'histoire de sa relation avec les hommes, avec les prophètes, puis avec les Saints. Pourtant, en dépit de leurs enseignements et de leurs actions, l'histoire du Salut a été accidentée, marquée par de nombreuses hypocrisies et infidélités.

Dieu « a tout donné » souligne le Pape mais en retour il n’a reçu que de « mauvaises choses ». « La fidélité a disparu », affirme le Saint-Père, « vous n'êtes pas un peuple fidèle » : « Voilà l'histoire de Dieu. Il semble que Dieu pleurait, ici, je t’ai tant aimé, je t’ai tant donné et toi ... Même Jésus a pleuré en regardant Jérusalem. Parce qu’il y avait dans le cœur de Jésus toute cette histoire où la fidélité avait disparu ».

Nous agissons selon notre volonté, indique le Saint-Père, mais dans le cheminement de la vie nous suivons une voie de « durcissement » : « le cœur se durcit, se pétrifie ». « Et la Parole du Seigneur ne nous parvient pas. Et le peuple s’éloigne. Même notre histoire personnelle peut devenir ainsi. Et aujourd'hui, en ce temps de carême, nous pouvons nous demander : est-ce que j’écoute la voix du Seigneur, ou est-ce que je fais ce que je veux, ce qui me plait ? »

Et le Pape indique que « même l’Évangile de ce jour nous montre un exemple de cœur endurcit, sourd à la voix de Dieu, lorsque Jésus guérit un homme possédé par le démon et qu’en échange il est accusé d’être un sorcier démoniaque » : “ C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons”.

C’est l'excuse typique des “légalistes”, note François, « qui croient que la vie est régie par les lois qu’ils font ». Et le Saint-Père indique que « cela est arrivé aussi dans l'Histoire de l'Eglise » Et il cite l’exemple de « la pauvre Jeanne d'Arc : aujourd'hui Sainte ». Elle a été brulée vive rappelle le Pape parce qu’elle était « accusée d'hérésie » ... Mais, affirme-t-il, ce sont ceux-là même qui l’accusaient, « ceux qui connaissaient la doctrine sûre : ces Pharisiens, qui étaient éloignés de l’amour de Dieu ».

Le Saint-Père évoque également la figure du bienheureux Rosmini : « mis à l’Index pour certains de ses écrits et qui est aujourd’hui Bienheureux ». Dans l'histoire de Dieu avec son peuple, le Seigneur a envoyé les Prophètes, pour dire à son peuple qu'il l’aimait. Dans l'Église, le Seigneur envoie les Saints. « Ce sont les Saints, déclare le Pape, qui font avancer la vie de l'Eglise, non pas les puissants, les hypocrites ». Les Saints, ajoute le Pape, sont « des hommes et des femmes qui n’ont pas peur de se laisser caresser par la miséricorde de Dieu. C’est pourquoi ils comprennent tant de misère, tant de misères humaines, et accompagnent le peuple. Ils ne méprisent pas le peuple ».

« Jésus a dit: “celui qui n’est pas avec moi est contre moi”. Il n’y a pas d’autre voie de compromis a conclu le Pape. Ou tu es sur le chemin de l'amour, ou tu es sur le chemin de l'hypocrisie. Ou tu te laisses aimer par la miséricorde de Dieu, ou tu fais ce que tu veux, selon ton cœur qui s’endurcit de plus en plus ».








All the contents on this site are copyrighted ©.