Méditation du III dimanche du Temps de Carême

Le Père Jésuite Davy Dossou, nous introduit à la méditation avec les lectures du IV dimanche du Temps de Carême :

Chers frères et sœurs dans le Seigneur, les textes de ce 3è dimanche de carême de l’année B nous invite à une profonde méditation sur ce qui doit constituer notre Essentiel, le Centre de notre vie, en tant que chrétien, en tant que filles et fils de Dieu.

Dans l’évangile, saint Jean nous dit « comme la pâque des juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installé dans le temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ».

En effet, des marchands qui s’y sont installés, proposaient aux fidèles les bœufs, les moutons et les colombes qu’ils pourraient offrir en sacrifice. Des changeurs, quant à eux, procuraient aux juifs venus de diverses contrées, la monnaie qui avait cours dans le temple. En soi, ces activités étaient un service rendu aux pèlerins, et n’étaient donc nullement immorale. Mais ce qui ne convenait pas était qu’une activité profane fût exercée à l’intérieur d’un lieu consacré au culte de Dieu. Jésus entreprend de mettre fin à ce désordre dont s'accommodaient pourtant fort bien, par habitude, les Israélites pieux et les prêtres juifs. C'est le seul cas, relaté dans les évangiles, où Jésus a utilisé la force physique pour rétablir le droit, l’ordre et la justice. Pourtant, les abus et les désordres ne manquaient pas dans la société de l'époque comme ça ne manque pas non plus aujourd’hui dans la nôtre.

Frères et sœurs dans le Seigneur, les vendeurs et les changeurs que Jésus dénonce, c’est chacun de nous quand nous sommes envahis par des préoccupations égoïstes, quand nous sommes préoccupés par la recherche effrénée du gain, quand nous utilisons le nom de Dieu pour orchestrer savamment toute sorte d’activités qui bafouent les droits de l’homme, la sacralité de la vie comme don de Dieu et la dignité humaine. « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ». Le temple, c’est chacun de nous. Comme l’écrit saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens (1Co 3, 16) « vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ». Malheureusement, ce temple, consciemment ou inconsciemment, nous le profanons par nos comportements peu dignes. En agissant ainsi, nous offensons Dieu notre Père. Jésus nous lance aujourd’hui un appel à un renouvellement intérieur, à un changement de conduite, à faire le ménage en nous pour pouvoir aller à la rencontre de Dieu. Chassons de notre temple tout ce qui est souillure et le rend impur, adoptons une attitude digne chaque fois que nous sommes à l’intérieur de nos églises où est célébré quotidiennement non pas un simple culte humain vers Dieu, mais le sacrifice du Christ s’offrant à son Père sur l’autel, pour nous entraîner, de ce monde qui absorbe notre mentalité, à l'état nouveau de l'homme sanctifié, déjà citoyen du Royaume des Cieux. Telle est l’exhortation que notre Seigneur Jésus nous lance aujourd’hui. Amen !