2015-02-27 18:07:00

L'Eglise argentine veut une « révolution éthique » avant les élections présidentielles


(RV) « Que les chrétiens participent avec responsabilité et totale liberté à la gestion de la chose publique » : c’est l’invitation lancée par l’archidiocèse de Córdoba, en Argentine, en vue des élections présidentielles qui se tiendront dans le pays le 25 octobre prochain. La note signée par la Pastorale sociale diocésaine répète que « la réalité actuelle exige, aujourd’hui plus que jamais, de prendre soin de la nation. Et cet objectif concerne tout le monde, puisque de tout un chacun dépend le présent et le futur de la nation. Notre société est notre maison et actuellement, elle est malade, découragée, attristée, impuissante » écrit l’Église de Córdoba, pointant du doigt la corruption, la détérioration des institutions, l’impunité, la perte de la recherche du bien commun et de la vérité, ainsi que le manque de valorisation du travail.

Face à une telle situation, « l’Église lance un appel pour retrouver l’espérance et la confiance dans la morale et exhorte à soigner la nation, à renforcer les institutions républicaines, de façon à obtenir l’inclusion et la paix sociale ». Pour y parvenir, il est nécessaire « de prendre au sérieux le statut de citoyen », qui «  n’est pas un simple habitant du pays, ni un sujet de l’État ou du gouvernement au pouvoir ». Au contraire, le citoyen est « un sujet de droits et de devoirs » puisqu’il « a le droit d’exiger que l’État garantisse le bien-être général et la promotion du bien commun », mais aussi le devoir « d’accomplir ses obligations de manière responsable ».

Non à l’individualisme, l’intolérance et la corruption

En effet, souligne l’archidiocèse de Córdoba, « un bon citoyen est celui qui use de sa liberté avec responsabilité, respecte les lois en vigueur, paie les taxes, prend soin du patrimoine public, n’utilise pas la violence comme solution aux conflits, est capable de dialoguer, est conscient des conséquences de ces actions, sait se mettre à la place de celui qui ne partage pas ses opinions, se préoccupe de l’environnement et du rapport avec les autres ». En ce sens, la conduite du vrai citoyen « est incompatible avec l’individualisme, l’indifférence politique, l’intolérance idéologique, le manque de conscience communautaire et la corruption ».

En résumé, « le soin prodigué envers la nation exige de chacun la capacité d’agir de façon civile et responsable, en mettant en pratique des valeurs comme la justice, la liberté, la légalité, le respect réciproque, la participation, de voir le travail comme une source de dignité humaine et une forme légitime de subsistance, de promouvoir la lutte à la corruption ». C'est donc « une vraie révolution éthique » que souhaite l'Eglise argentine, pour former de nouveaux leaders, « forgés dans la vérité et capables d’apprécier l’exercice constant des valeurs sociales ». Un souhait comme un écho aux déclarations du Pape François, le premier souverain pontife de l'Histoire.








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