Boko Haram : de plus en plus de réfugiés autour du lac Tchad

(RV) Entretien - Les exactions, attentats et combats menés par la secte islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigéria poussent des milliers de personnes à tout quitter pour trouver refuge dans les pays voisins. Ces civils fuient vers le Niger, le Tchad ou le Cameroun et s’installent tant bien que mal dans des camps qui les accueillent.

Face à cette situation, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, le HCR, tire la sonnette d’alarme. L’organisation des Nations-Unies est d’autant plus préoccupée que les islamistes ont mené plusieurs opérations dans le sud du Niger et ont pris pour cible la ville de Diffa. La majeure partie de ses 50 000 habitants ont pris la fuite. Ces déplacés s’ajoutent ainsi aux réfugiés nigérians déjà présents dans cette région méridionale du Niger.

Des réfugiés sur un territoire aussi grand que la Belgique

L’ensemble de ces réfugiés sont éparpillés dans 140 villes et villages répartis le long de la frontière avec le Nigéria, dans un espace aussi grand que la Belgique. Selon les agents du HCR, la plupart des Nigérians n’ont pas l’intention de rentrer chez eux pour l’instant. Au-delà de l’urgence d’apporter une aide humanitaire adéquate à ces personnes dépourvues de tout, le HCR insiste bien sur la nécessité de penser à une solution sur le long terme, conscient que les problèmes à l’origine de ces flux de populations ne prendront pas fin rapidement.

Les réfugiés arrivent aussi dans une région où 50 % de la population vit déjà dans l’insécurité alimentaire. Joint par Xavier Sartre, Benoît Moreno, chargé des relations extérieures de l’UNHCR au Niger, basé à Niamey, revient sur les besoins immédiats et sur les dangers d’opérer dans une région où sévit Boko Haram :