2015-02-21 17:03:00

Aide à la Grèce : les réticences des anciens pays soviétiques


(RV) Entretien - L'Europe s'est engagée vendredi à prolonger le financement de la Grèce de quatre mois, mais sous de strictes conditions soumises à examen dès la semaine prochaine. Athènes doit ainsi présenter d'ici lundi une série de réformes qui devra être approuvée par ses créanciers, tout en tentant de préserver quelques promesses électorales.

D'anciens pays communistes, entrés dans la zone euro au prix de longues années d'austérité et de réformes douloureuses, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils excluaient toute aide supplémentaire à la Grèce. Dans une interview au quotidien britannique Financial Times, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a notamment déclaré qu’il serait « impossible d'expliquer à l'opinion publique que la 'pauvre' Slovaquie doive subventionner la Grèce ».

L'Estonie, a elle affirmé que « la zone euro était certainement plus stable et plus forte qu'il y a cinq ans et que la sortie hypothétique d'un de ses membres ne devrait avoir qu'un faible impact » sur le pays. De son côté la Lettonie, qui avait vu son PIB se réduire de près de 25% en 2008-2009, a rappelé que « la coopération avec la Grèce ne pouvait être fondée que sur le programme d'aide financière existant, avec des conditions précises ».

Une position partagée par l'ancien chef du gouvernement lituanien Andrius Kubilius, qui avait lui-même sacrifié 25% de son salaire en 2009. Il souligne que « la politique d'austérité a été le seul remède pour nous et je ne vois pas la raison pour laquelle les Grecs ne l'appliqueraient pas », mettant en garde contre le « populisme » grec, dangereux pour l'Europe.

Jacques Rupnik, professeur à Sciences Po Paris, directeur de recherche au CERI auteur de « Géopolitique de la démocratisation - L'Europe et ses voisinages » aux Presses De Sciences Po, décrypte ces réticences. Il est interrogé par Hélène Destombes








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