Divine Liturgie à Rome pour les gréco-catholiques d'Ukraine

(RV) À l'occasion de la visite ad Limina des évêques d'Ukraine, qui a pris un relief particulier compte tenu de la guerre qui sévit dans l'est du pays, l'archevêque majeur de l'Eglise greco-catholique d'Ukraine, S.B. Sviatoslav Schevtchuk a présidé une Divine Liturgie pour la paix en Ukraine jeudi 19 février à la basilique Sainte-Marie Majeure, en présence des quatre métropolites et des autres évêques de l'Église gréco-catholique. Des prêtres au service de l'importante diaspora ukrainienne en Italie ont aussi concélébré, ainsi le responsable des migrants au sein de la conférence épiscopale italienne. Mgr Giancarlo Perego, et son homologue pour le diocèse de Rome, Don Pierpaolo Felicolo.

Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a assisté à la célébration et a adressé un message à l'assemblée. Évoquant le conflit en cours, il a rendu hommage à « la lumière de celui qui, même dans la fatigue et dans la douleur, prie et espère, et s'engage dans le quotidien à semer des graines de réconciliation et de paix ». Il a présenté l'attitude de Marie lors de la Passion du Christ comme un modèle à suivre. « Le feu de la foi de Marie ne s'éteint pas et a continué à briller aussi au milieu des denses ténèbres qui ont recouvert la terre quand Jésus fut crucifié, et a alimenté la certitude que Dieu reste fidèle à sa promesse de salut, aussi dans le silence du samedi, quand le Corps du Christ a été déposé dans le sépulcre. De Marie nous recevons aujourd'hui l'assurance qu'aucune pierre de sépulcre humain, qui concentre en elle-même les violences, les injustices, les haines et les divisions, ne peut fermer notre coeur à l'espérance. »

Le cardinal Sandri a évoqué une parole de la liturgie bizantine que suit l'Église gréco-catholique, « pour la paix qui vient d'en-haut et pour le salut de nos âmes », évoquant l'importance de vivre les épreuves actuelles dans la solidarité que permet l'appartenance à la communauté ecclésiale. 

« Dieu nous sort de la solitude et du désespoir qui pourrait nous saisir face à la violence et à la guerre qui ont déjà fait trop de victimes dans la bien-aimée nation ukrainienne, et Il nous fait expérimenter la force et la beauté d'être Église, en puisant dans cet amour du Christ qui se communique à nous dans les sacrements et nous demande d'être don pour les autres », a insisté le responsable du Saint-Siège pour les chrétiens orientaux en communion avec Rome. dont les gréco-catholiques d'Ukraine forment l'une des composantes les plus dynamiques. Il a rendu hommage à l'engagement d'une grande partie de la population pour les réfugiés qui ont dû fuir les zones de combat. 

En conclusion de son discours, le cardinal Sandri a longement cité les propos de S.B. Sviastoslav Schevchuk dans sa lettre aux prêtres du 5 février dernier. « La haine ne fait que détruire, n'a jamais rien construit et ne construira jamais rien. (...) Notre bannière est celle de l'amour. Elle ne peut pas entrer en alliance avec la bannière de quelque haine que ce soit. L'amour chrétien, même quand il se trouve face au vrai mal de l'ennemi, ne peut pas arrêter d'être de l'amour, il ne peut pas s'approcher de la haine ni en devenir similaire. L'amour humain, qui embrasse tous les hommes sans exception, sera pour toujours une caractéristique juste de la chrétienté, tout travail d'un authentique chrétien doit en être caractérisé. »