Les cardinaux, convaincus par la réforme économique au Vatican

Le cardinal australien George Pell, préfet du Secrétariat pour l'Économie, institué par le Pape François, estime avoir réussi à convaincre les cardinaux de sa réforme pour introduire plus de rigueur dans les finances du Vatican.

Dans une interview au quotidien français La Croix, il a confié avoir trouvé moins d'opposition aux réformes qu’il ne le prévoyait. Le cardinal Pell a indiqué que l'examen des caisses des différents services du Vatican avait permis de trouver 442 millions d'euros non utilisés, s'ajoutant aux 936 millions trouvés dans un premier temps, des fonds légaux conservés en prévision de temps difficiles.

Ces fonds seront intégrés au budget 2015 et ne seront pas superflus, dans la mesure où une commission a estimé que le système de retraites du Vatican serait en déficit de 700 à 800 millions d'euros d'ici à 10 ans. Même si la réforme de la curie prendra encore plusieurs années, le cardinal Pell pense qu’on peut malgré tout avancer et traduire les choses en droit. Un contrôleur général va être nommé, un laïc, expert, complètement indépendant qui rendra compte directement au Pape.

En revanche, la figure du modérateur de la curie ne sera pas créée, car cette fonction revient au substitut de la Secrétairerie d’Etat. Le cardinal Pell confirme en outre la disparition de la Préfecture des affaires économiques et la transformation de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique qui deviendra la Trésorerie centrale du Vatican. Le Conseil des cardinaux qui doit se réunir en avril et juin prochains doit encore plancher sur la réforme des neuf congrégations et de la Secrétairerie d’Etat.

Parallèlement, la commission chargée de la réforme des médias du Vatican a rendu son rapport. Le cardinal Pell souligne qu'il n'est pas normal que 85% des moyens soient consacrés à la radio et à la presse écrite. Selon lui, cela réclame des changements : il faut davantage développer la télévision et les réseaux sociaux, avec la mise en place d’une coordination générale par un président. Mais personne ne sera licencié, a-t-il assuré. Les ajustements se feront à la faveur des départs à la retraite. (avec AFP/I-media)