2015-02-13 14:04:00

Ouganda : Sauvons les enfants-soldats


(RV) Entretien- Le 12 février était la journée mondiale des enfants soldats. Malgré une volonté affichée, de la part des plus hautes instances internationales, -Nations Unies en tête-, de prendre le problème à bras-le-corps, le phénomène reste encore bien présent et observable.Et ce seraient plus de 250.000 enfants, garçons et filles, qui seraient enrôlés de force, endoctrinés, réduits en esclavage ou employés comme espions ou combattants dans les guerres d'aujourd'hui, que ce soit en Irak, en Somalie, au Sud Soudan, en Afghanistan et au Mali.

Ces enfants-soldats sont privés de leurs droits les plus fondamentaux, à commencer par celui de vivre une enfance sereine et recevoir une vraie instruction. Et souvent, la fin du conflit ne signifie pas la libération, car ces jeunes combattants, à l'image des territoires où ils agissent, portent durabelemnt l'empreinte de leur terrible expérience.

En est témoin Mgr Giuseppe Franzelli, évêque de Lira, au nord de l’Ouganda qui a vu son diocèse traversé par des jeunes miliciens de la LRA, l’armée de résistance du Seigneur. Il est interrogé par notreconfrère de la rédaction italienne, Davide Maggiore :

"Le problème est celui des blessures profondes à l’intérieur, de ce traumatisme d’une société qui a respiré la violence, pendant des années et des années. Nous sommes dans une période de reconstruction qui n’est pas seulement matérielle, structurelle ou de reprise économique ; il s’agit surtout d’une reconstruction- je dirais- psychologique et morale. C’est en cela que l’œuvre de l’Église est plus urgente que jamais, surtout après la fin de la guerre".

Et l’évêque souligne aussi la contribution des communautés religieuses à la vie des jeunes garçons et des jeunes filles rescapés de la guerre et souvent, rejetés par leurs proches:

"Encourager à accueillir ces jeunes, ne pas les voir seulement comme un problème mais comme une occasion d’exercer la charité chrétienne, de les aider à se réinsérer parce qu’ils sont eux-mêmes les premières victimes de toute cette tragédie".

Malgré les blessures physiques et psychologiques, il y a aussi ceux qui réussissent à quitter le monde de la guerre et à emprunter une autre voie.

"Je connais certains qui, même s’ils portent encore ces blessures, cherchent à se reconstruire une vie. Je me rappelle avec plaisir Kathrine, la dernières des filles de ce groupe de filles qui avait été enlevées et qui étaient restées dans la forêt pendant des années et des années….Elle était revenue avec son enfant et elle était comme perdue : l’année dernière, j’ai eu la joie de la retrouver dans une école supérieure de Kampala où elle a été envoyée et où elle se préparait à passer les examens d’entrée à l’université". 








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