2015-01-31 12:28:00

Le Pape insiste sur la centralité de la terre


(RV) « Il n’y a pas d’humanité sans culture de la terre », le Pape François l’a rappelé en recevant samedi matin au Vatican la Confédération nationale des agriculteurs qui produisent en circuit court, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa fondation. Cultiver est « une activité typiquement humaine et fondamentale ».« Dans le travail des agriculteurs il y a en effet l’accueil du don précieux de la terre qui vient de Dieu, mais il y a aussi sa valorisation dans le travail tout aussi précieux pour les hommes et les femmes, appelés à répondre avec audace et créativité à la mission confiée depuis toujours à l’homme, qui de cultiver et de garder la terre (cfr Gen 2,15) ». « Le verbe "cultiver" évoque le soin que l'agriculteur a pour sa terre parce qu’elle donne des fruits qui seront partagés ». « Combien d'attention, de passion et de dévouement dans tout cela », souligne le Saint-Père qui insiste sur le rôle central de l’agriculture.

« Le travail de ceux qui cultivent la terre, en y consacrant du temps et de l’énergie, mérite donc d'être reconnu et valorisé, même dans les choix politiques et économiques concerts. Il s’agit d'éliminer les obstacles qui pénalisent une activité si précieuse et qui la font souvent apparaitre peu attrayante aux yeux des jeunes générations. Il est également important d’être attentif au détournement déjà trop répandu des terres agricoles vers d'autres activités, qui apparaissent plus rentables ». Le Saint-Père dénonce alors la domination du « Dieu argent » et met en garde contre « la tentation de vendre la terre mère ». Cette réflexion sur la centralité du travail agricole met en relief une question essentielle : celle de « la pauvreté et de la faim, qui, malheureusement, touche encore une grande partie de l'humanité ». Le Concile Vatican II, indique le Pape, « a rappelé la destination universelle des biens de la terre (cf. Gaudium et Spes, 69), mais dans la réalité le système économique exclu de nombreuses personnes qui ne peuvent jouir de ces biens ». 

Les nations doivent protéger la Création

Le Saint-Père dénonce une nouvelle fois « la culture du déchet et du gaspillage, qui dans le cas des aliments atteint des proportions inacceptables, et qui couplée à d'autres facteurs, est à l’origine de misère et de souffrance pour de nombreuses familles ». Le système de production et de distribution de la nourriture doit donc être repensé en profondeur. « Comme nous l’ont appris nos grands-parents, affirme le Pape : avec le pain on ne plaisante pas ! Le pain participe d’une certaine façon de la sacralité de la vie humaine, et donc il ne peut être traité simplement comme une marchandise (cf. Evangelii gaudium, 52-60) » .Le Pape met ensuite en relief un autre aspect : celui de la préservation de la terre. « L'homme est appelé non seulement à cultiver la terre, mais il est aussi appelé à en prendre soin ( …) alors qu’il est devenu de plus en plus difficile de cultiver la terre dans un contexte accéléré de changement climatique et de phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus plus fréquents ». 

« Comment continuer à produire de la bonne nourriture pour tous quand la stabilité du climat est menacé, quand l'air, l'eau et le sol perdent de leur pureté à cause de la pollution ? Il est donc très important de mettre en place des mesures pour prendre soin de la Création, il est vraiment urgent que les nations parviennent à participer à cet objectif fondamental ». Pour réaliser une agriculture respectueuse de l'environnement, pour faire en sorte de cultiver la terre tout en en prenant soin, le Saint-Père propose une voie de réflexion : il invite à « retrouver l’amour pour la terre considérée comme "mère", à faire alliance avec elle, afin qu’elle puisse continuer à être, comme Dieu le veut, source de vie pour toute la famille humaine ».

 

 

 

 








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