Des délits en augmentation au Vatican

(RV) Les statistiques sont claires : les délits commis sur le territoire de l’Etat de la Cité du Vatican sont en augmentation. C’est ce qu’indique le rapport présenté samedi 31 janvier par le promoteur de justice, Gian Piero Milano, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire du Tribunal du Vatican. Il s’agit généralement de vols à la tire commis à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre et dans les Musées au détriment des touristes et pèlerins. Les crimes sont commis par des ressortissants italiens et surtout étrangers. 

Le Tribunal du Vatican a par ailleurs démasqué deux cas de détention de matériel pédopornographique, à la suite de dénonciations de la part de hauts responsables du Vatican. Selon le promoteur de justice, les délits commis sur la toile constituent aujourd’hui une grave menace ; l’interception des communications électroniques est donc devenue une pratique incontournable.

Dans son rapport, le promoteur a sévèrement critiqué les médias allemands qui ont fait dérailler une opération délicate de la Gendarmerie qui aurait pu permettre d’épingler des trafiquants de drogue qui entendaient se servir de l’extraterritorialité du Siège Apostolique. Le rapport indique par ailleurs qu’en 2014, le Tribunal du Vatican a reçu dix demandes de commissions rogatoires de la part d’autorités judiciaires étrangères dont hui en provenance d’Italie.

De son côté, le Vatican a présenté à l’Italie une demande d’informations à propos d’un membre du clergé accusé d’escroquerie, blanchiment et corruption. La documentation envoyée s’est révélée incomplète et il ressort que certaines preuves ont été obtenues de manière non conforme aux normes prévues par les protocoles internationaux. Cette affaire, a confirmé par la suite le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi concerne Mgr Nunzio Scarano, ancien chef de la comptabilité de l’APSA, l’institution qui gère le patrimoine du Vatican.

Quant aux cas de pédopornographie évoqués par le promoteur de justice, le plus important, a précisé le père Lombardi, est celui de Mgr Jozef Wesolowski, l’ancien nonce polonais révoqué après cinq années passées en République dominicaine. Mgr Wesolowski est sous le coup d’une enquête pénale mais aussi d’une enquête canonique menée par la Congrégation pour la Doctrine de la foi.

Le Tribunal du Vatican a d’autre part condamné à trois ans et deux mois de prison, un autre prélat polonais, Mgr Bronislaw Morawiec, économe de la basilique Sainte-Marie-Majeure, accusé d’escroquerie aggravée. Une procédure d’appel est en cours. Selon le porte-parole du Vatican, les nouvelles normes introduites dans le système pénal par le pape François en juillet 2013 ont permis d’améliorer l’efficacité de la justice vaticane.