L'Eglise argentine préoccupée par la mort suspecte du juge Nisman

L'archevêque de Cordoba, Mgr Carlos José Nanez, a réclamé que la vérité soit faite sur l'affaire de la mort du juge Alberto Nisman, en charge de l'enquête sur l'attentat de l'AMIA. Cette attaque à la voiture piégée contre l'Alliance mutuelle israélite argentine avait fait près d'une centaine de morts à Buenos Aires, le 18 juillet 1994, et reste le plus grave attentat à la bombe jamais perpétré sur le sol argentin. 

Juste avant de mourir dans ce qui a été présenté comme un sucide, le juge Alberto Nisman avait accusé la présidente argentine Cristina Kirchner et son entourage d'être intervenue dans ce dossier dans le contexte d'un rapprochement diplomatique entre Buenos Aires et Téhéran, en ayant fait blanchir des suspects iraniens en échange de pétrole à des prix avantageux. Cette affaire connait un énorme retentissement en Argentine et sème le doute sur la crédibilité des autorités actuelles.

Dans une homélie retransmise à la radio le dimanche 24 janvier, l'archevêque de Cordoba, Mgr Nanez, a appelé à la recherche de la vérité comme unique base de la justice authentique, en méditant sur Saint-Jean-Baptiste, qui a donné sa vie pour la vérité.

« Il est indispensable que se connaisse la vérité, et cela est une responsabilité exclusive des pouvoirs de l'État. Pour cela, a précisé l'évêque, un communiqué de la commission exécutive de la Conférence épiscopale, lundi dernier, incitait précisément à dissiper toute suspicion d'impunité. Parce que la connaissance et la lumière de la verité est la seule base de la justice authentique. » Compte tenu de la situation de crise économique, financière et politique, il a appelé à renforcer les prières pour l'Argentine.

Mgr Nanez a appelé à prendre conscience du « drame de l'histoire humaine », inspirée par le démon, qui incite au mal. Il a souligné que la proposition de Jésus vient apporter à l'homme « la rénovation, le changement intérieur, le pardon de toute faute, l'oubli des péchés ».

En méditant sur le thème de la conversion, l'archevêque de Cordoba a appelé les Argentins a vivre et à provoquer une conversion comme société, comme nation. En référence à la mort du juge Nisman, il a demandé à « réaffirmer la valeur du système démocratique, grandir dans la conscience qu'il n'y a aucun pouvoir absolu, à promouvoir une authentique division des pouvoirs de l'État, et que ceux qui exercent les pouvoirs les exercent consciemment, librement et dans un esprit de responsabilité. »

« Nous prions par l'intercession de la Sainte Vierge, Notre-Dame de Lujan, patronne de notre Patrie, pour que nous soyons capables de construire une patrie unie, pacifique, juste, une patrie comme Dieu le veut », a conclu l'archevêque.

(avec l'agence AICA)