Dialogue interreligieux : le Pape rend hommage au PISAI

(RV) Ecoute et rencontre : deux maitres-mots pour favoriser le dialogue interreligieux, la compréhension réciproque et la cohabitation pacifique. Une tâche plus que jamais nécessaire dans le contexte actuel. Le Pape François l’a réaffirmé ce samedi matin à l’occasion du cinquantenaire de l’ouverture à Rome du Pisai, Institut pontifical d’Etudes arabes et d’Islamologie, fondé par les Pères Blancs en 1926 en Tunisie. Le Saint-Père a vivement encouragé le Pisai à poursuivre ses activités et à collaborer avec les universités pontificales et avec des centres d’études et de recherches chrétiens et musulmans car l’antidote le plus efficace contre toute forme de violence est l’éducation à la découverte et à l’acceptation de la différence.

Ces dernières années, en dépit de quelques incompréhensions et difficultés, des pas importants ont été franchis dans le dialogue interreligieux, y compris avec les fidèles musulmans. Pour le Pape François ce dialogue doit se poursuivre afin de surmonter les préjugés, les mensonges et les stéréotypes, en ayant bien conscience de sa propre identité. Le Souverain Pontife a mis en garde contre tout syncrétisme conciliant mais creux, porteur d’un totalitarisme dépourvu de valeurs, contre toute approche commode et facile. Le dialogue n’est pas une simple analyse sociologique. Il suppose un travail académique exigeant capable d’aller à la source, de combler les lacunes, de proposer une approche scientifique sans jamais perdre la boussole du respect mutuel. Cette tâche n’est pas simple. Elle découle d’un grand sens des responsabilités. Le dialogue islamo-chrétien, en particulier, requiert une bonne dose de patience et d’humilité en sachant que l’approximation et l’improvisation peuvent être contreproductives et causer malaise et embarras.

Ce travail est accompli par le Pisai auquel le Pape François a rendu un hommage appuyé, un institut précieux qui mériterait d’être mieux connu, a-t-il dit, de devenir toujours plus un lieu de référence pour la formation des chrétiens qui travaillent dans le domaine du dialogue interreligieux. Il faut s’approcher de l’autre sur la pointe des pieds pour éviter de soulever la poussière qui brouille la vue, a encore affirmé le Saint-Père. Quand nous approchons une personne qui professe sa religion avec conviction, son témoignage et sa pensée nous interpellent et nous amènent à nous interroger sur notre propre spiritualité.