2015-01-16 18:59:00

Le père Daniel Godefroy célèbrera la messe avec le pape à Manille


(RV) Entretien - Vingt ans après Jean Paul II, François se rend aux Philippines. Dans l’archipel qui est le seul pays à majorité catholique de toute la région asiatique, le Pape François est allé à la rencontre d’un peuple empreint d’une très forte religiosité populaire, solidaire et joyeux malgré les épreuves, comme ce dramatique typhon, Hayan, qui a balayé le pays en faisant quelques 7 300 victimes et 15 millions de sinistrés en novembre 2013.

A Manille, François rencontrera le clergé, les familles, les jeunes, et la foule tout entière lors d’une grande messe dans un stade, Luneta park, dimanche après-midi.

Les prêtres de cinq paroisses pauvres ont été choisis pour co-célébrer cette messe : le père Daniel Godefroy en fait partie. Fils de la charité, missionnaire dans le bidonville de Quezon city à Manille, il est interrogé par notre envoyée spéciale Marie Duhamel.

C’est un grand évènement. Ca fait vingt ans que le Pape est venu aux Philippines. Vingt ans, c’est quand même un peu long !  Le peuple des Philippins, c’est un peuple qui marche beaucoup à l’enthousiasme, au feeling, qui a besoin de temps forts. Les gens ici aiment beaucoup les fêtes et les rassemblements.

Avec ce voyage, le Pape a en fait répondu à l’appel de plusieurs évêques philippins, notamment de ceux qui avaient été touchés par le typhon « Yolanda » l’année dernière. « Yolanda » : 7300 morts et plus de 15 millions de sinistrés. Qu’est-ce cette venue du Pape représente et, particulièrement, son attention aux sinistrés de Haiyan ou Yolanda ?

Le peuple des Philippins est habitué à de grandes épreuves comme des typhons parce qu’il n’y en a pas eu un seul. Il y en a 20-25 chaque année. Le peuple philippin est un peu habitué à ces catastrophes. Ils souffrent et en même temps, ils sont très résilients. Ils relèvent la tête très rapidement. Je pense aussi que psychologiquement et aussi religieusement, la visite de notre Pape apporte quelque chose de très important. Parfois les gens, même s’ils sont très résilients, ont l’impression d’être abandonnés. Et ça, c’est terrible pour des gens qui vivent des souffrances. En fait, cette visite montre concrètement qu’au nom de l’Église il y a une intention très forte.

Avant cela, à Manille, il va rencontrer plusieurs familles traversant différentes réalités. C’est important, n’est-ce pas, la valeur familiale aux Philippines ?

Oui, la famille est centrale. C’est vraiment la cellule de base de la société, même s’il y a des problèmes et que parfois, les familles ont tendance à être éclatées pour différentes raisons. Ce sont parfois des raisons économiques parce que les familles, pour pouvoir survivre, envoient une, deux ou trois personnes de leur famille pour travailler à l’étranger. Ca reste une valeur très forte. Il y a une solidarité familiale pour faire face aux difficultés. Par exemple, je remarque souvent dans des familles des enfants adoptés. Est-ce que c’est légal ou illégal ? Peu importe, ils vivent dans la famille. En fait, il n’y a pas d’institutions très développées pour recevoir les enfants qui pourraient être abandonnés ou des enfants qui seraient en difficulté. Ils sont adoptés. Ils entrent dans la famille et font partie de la famille. Très souvent, je vois des personnes qui disent « vous êtes combien ? On est cinq ou six. Mais il y en a un, c’est un de nos frères qui a été adopté. Il compte dans la famille ».

Quelle image ont les Philippins du Pape et en particulier du Pape François ?

Je crois qu’il y a un a priori très favorable, très fort à cause de sa simplicité, sa compassion. Vous savez par exemple que une des dévotions qui existent et qui est très forte aux Philippines, c’est la dévotion de Jésus portant la croix. Chaque année, il y a un, deux ou trois millions de personnes qui se rassemblent pour la fête. Quand on pose la question « Pourquoi vous êtes aussi attachés au Christ nazaréen ? ». Ils disent que c’est parce qu’en fait, ils se reconnaissent dans la souffrance du Christ qui porte sa croix. Je crois que notre Pape qui exprime beaucoup la compassion et qui est vraiment très attentif à rencontrer les gens qui sont en souffrance, les malades, les handicapés, est d’autant plus aimé à cause de cela. Après, je ne sais pas. Effectivement, les gens ici aux Philippines aiment tous les papes parce que c’est le représentant de l’Église. Le représentant de l’Église, c’est un petit peu un intermédiaire entre Dieu et les hommes et c’est très fort ici.








All the contents on this site are copyrighted ©.