2015-01-03 17:15:00

Burkina Faso : Madame Saran Sérémé Séré élue l’Homme de l’année 2014


Le journal l’Observateur Paalga a élu Mme Saran Sérémé Séré, « l’Homme »  de l’année 2014, notamment pour son engagement dans les vicissitudes politiques et sociales qui ont marqué le Burkina Faso durant les derniers mois de l’année.

En effet, le nom de la Présidente du Parti pour le développement est  lié à la « révolution des spatules » ; la marche pacifique des femmes le 29 octobre 2014 dont elle a été l'initiatrice. Quelques jours avant la grande manifestation qui a entrainé la chute de l’ex Président Blaise Compaoré, Saran Sérémé organisait une grande marche de femmes contre le projet de modification de la constitution. Au cours de la marche, les manifestantes brandissaient des spatules pour exprimer leur ras-le-bol, face aux abus du régime Compaoré. Dans certaines traditions africaines, brandir des ustensiles de ménage comme la spatule, les pierres servant de support au foyer, est l’expression du dégoût et d’exaspération, de colère et de désapprobation.  

Avant de commencer cette marche, spatule en main, Saran Sérémé avait organisé une première réunion d'information avec les présidents des partis politiques de son pays pour qu'ils mobilisent leurs militantes en expliquant les raisons de la marche : «Notre objectif en tant que mères est de dire à Blaise Compaoré qu’il est encore temps de mettre fin à son projet. Après les jeunes brandissant les balais, explique-t-elle, nos spatules étaient un symbole fort, car dans la tradition burkinabè quand une femme frappe un homme avec cet ustensile de ménage, elle lui enlève toute sa puissance. Et pour beaucoup, nous avons frappé un grand coup » ajoute Saran Sérémé.A 46 ans, cette mère de 4 enfants considère le fait d'être l'Homme de l'année 2014 de L'Observateur Paalga comme une fierté et une reconnaissance non seulement d'un média mais également du peuple burkinabè. Cela constitue pour elle, un appel à toujours porter haut le flambeau de la défense de l'intérêt de la Nation.

Le militantisme politique de Saran Sérémé remonte aux années 80, où, encore élève, elle participe déjà aux marches de jeunes pour exiger la libération de Thomas Sankara en mai 1983. Elle est de nouveau dans la rue pour réclamer la reconnaissance comme héros et une sépulture digne  pour Sankara après sa mort le 15 octobre 1987.Un activisme qui l'amènera, à quitter son pays, le Burkina Faso pour se réfugier au Mali voisin. Elle est obligée d'abandonner la branche de médecine où elle était inscrite à Ouagadougou pour les Sciences économiques à l'ENA du Mali. A son retour, au Burkina, elle se lance dans l'entrepreneuriat avec la création de sa société de bâtiment et travaux publics. Dans le même temps, elle s'implique dans des réalisations sociales notamment en soutenant le Festival international de lutte africaine, danse et chants au Sourou et le Centre international de formation de jeunes.

Des détails avec Marie José Muando Buabualo :








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