2014-12-27 16:10:00

Le président des évêques suisses prend position sur les droits de l'homme


Le président de la Conférence des évêques suisses a pris nettement position dans la polémique qui oppose le parti de l’Union démocratique du Centre, l’UDC, à la Cour européenne des droits de l’homme. Dans une lettre aux parlementaires fédéraux, Mgr Markus Büchel leur recommande de respecter les accord internationaux qu’ils ont ratifiés et cite les mots du Pape François à Strasbourg qualifiant la Cour européenne des droits de l’homme de « conscience de l’Europe ». L’appel de Mgr Büchel est une réponse aux tentatives de l’UDC d’inscrire dans la constitution helvétique la primauté du droit suisse sur le droit international. Depuis quelques mois, ce parti fustige l’ingérence des juges étrangers, autrement dit de la Cour européenne des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le renvoi des étrangers criminels.

Un jugement a fait notamment débat en Suisse : la Cour européenne a retenu la plainte d’un dealer nigérian qui s’était opposé à son renvoi. L’homme a donc le droit de demeurer en Suisse et ceci contre l’avis du Tribunal Fédéral. En 2013, l’UDC avait déposé une interpellation pour que la Suisse se retire de la convention européenne des droits de l’homme. Elle avait été rejetée. Plus récemment, un groupe de travail de l’UDC a présenté un projet d’initiative populaire pour faire appliquer les décisions du peuple. Or, tout Etat conserve toujours la faculté de se retirer de traités, qu’ils soient de nature bilatérale ou multilatérale. Dans sa lettre, le président de la Conférence des évêques catholiques insiste sur l’importance primordiale des organisations intergouvernementales et internationales qui favorisent la coopération à différents niveaux.

Citant le message du Saint-Père pour la Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier, Mgr Markus Büchel attire l’attention de la classe politique sur les multiples formes d'esclavage moderne, qui aujourd'hui encore asservissent des millions de personnes : les conditions de travail inhumaines, le trafic d’organes, les migrants sans perspectives, les femmes et les enfants contraints à la prostitution, les jeunes enrôlés de force par des armées régulières ou des groupes terroristes. Nous avons tous à assumer nos responsabilités, écrit Mgr Büchel, en faveur de systèmes économiques et commerciaux justes, que ce soit en tant que consommateurs, entrepreneurs ou politiques. 








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