2014-12-13 16:05:00

Afrique : Anne Omoruto, une femme engagée dans la lutte contre Ebola


Au moment où le magazine américain Time désigne collectivement les "combattants contre la maladie à virus Ebola" personnalité de l'année 2014, une figure féminine africaine émerge; celle du Dr Anne Deborah Atai-Omoruto, médecin ougandaise, arrivée en juillet 2014 au Liberia à la tête d'une équipe médicale de son pays. Forte d'une pratique de 14 ans de la maladie à virus Ebola, Anne Atai Omoruto a formé, avec une douzaine de médecins et infirmiers ougandais, près d'un millier de soignants libériens à cette maladie, pour le compte de l'Organisation mondiale de la santé. "C'est ma vocation. Je me suis engagée à soigner les gens ; lorsque la région Afrique de l'Organisation Mondiale de la Santé  a lancé un appel aux ressources humaines pour aller au Liberia, j'ai répondu présente", explique-t-elle.

Médecin de famille et chef du service de santé communautaire de l'hôpital Mulago de Kampala, le Dr Omoruto  a fait face à toutes les épidémies de choléra, de fièvre jaune, des fièvres hémorragiques du virus de Marburg ou d'Ebola, qui se sont abattues sur l'Ouganda depuis 2000.
Agée de 58, mariée et mère de cinq enfants adultes, Anne Atai Omoruto a laissé sa famille pour aller former les soignants de l'hôpital Kennedy de Monrovia, le plus grand d'un pays cruellement dépourvu de médecins.
Elle a travaillé dans une ambiance marquée par l'incrédulité, l'impuissance et dans une certaine mesure, la panique parmi la population. Elle intervenait à la radio pour battre en brèche l'idée qu'il était impossible de survivre à Ebola.
« Les gens venaient en nombre et nous ne savions pas qui était infecté par la maladie à virus Ebola. D'autres personnes avaient déjà atteint les derniers stades de l'infection et mouraient à leur arrivée», explique le Dr Omoruto qui affirme avoir dû calmer les angoisses du personnel devant des cadavres qui s'amoncelaient et peu habitué aux combinaisons antibactériologiques.
Mais à force de courage et d'obstination, le nombre de morts et la propagation ont commencé à décliner, pour atteindre à présent un ou deux cas admis par jour, contre 25 au plus fort de l'épidémie.
Anne Atai Omoruto se remémore "beaucoup de jubilation et de chants" lorsque les premiers patients déclarés guéris sont sortis de la clinique Island qu’elle dirigeait au Libéria. Pour elle, sa mission ne s'arrête pas aux portes de l'établissement. "Je n'enlève ma blouse blanche que lorsque je suis au sein de la population, mais même à ce moment-là, je fais de la sensibilisation et je mobilise le soutien aux consignes du gouvernement contre Ebola", explique le Dr Omoruto.

Plus de détails avec Marie José Muando Buabualo :

 

 








All the contents on this site are copyrighted ©.