Le Pape invite les syro-catholiques à s'adapter à la diaspora

(RV) La situation de crise et de guerre qui prévaut au Proche-Orient a des incidences sur l’Eglise syro-catholique. Lors de sa rencontre ce vendredi matin au Vatican avec S.B. Ignace Joseph III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, les évêques et les fidèles de la communauté syro-catholique, le Pape François est revenu dans son discours sur les défis que doit affronter cette Eglise. Signe des difficultés et de l’évolution des communautés, les évêques ont demandé au Pape la permission de célébrer leur synode hors du territoire patriarcal, ce que François a accepté. Le Pape a profité de ce moment de partage pour encourager les autorités syro-catholiques à s’adapter à l’évolution de leur Eglise. Les précisions de Xavier Sartre :

La guerre en Irak et en Syrie tout particulièrement « a provoqué et continue de provoquer des déplacements de fidèles vers les éparchies de la diaspora ». Ces fidèles ont fui pour « se mettre à l’abri d’une déshumanité qui jette sur les routes des populations entières, les laissant sans moyens de subsistance ».

D’où de nouvelles exigences pastorales, remarque le Pape qui souligne ainsi le double défi auquel est confrontée l’Eglise syro-catholique. « D’un côté, demeurer fidèles aux origines, de l’autre, s’insérer dans des contextes culturels différents tout en œuvrant au service de la salus animarum et du bien commun. »

Mais ce refuge dans les « pays considérés plus sûrs, appauvrit la présence chrétienne au Proche-Orient, terre de prophètes, des premiers prédicateurs de l’Evangile, des martyrs et de tant de saints, berceau des ermites et du monachisme. »

C’est pourquoi, selon le Pape, les évêques doivent réfléchir sur la situation des éparchies qui « ont besoin de pasteurs zélés tout comme de fidèles courageux, capables de témoigner de l’Evangile dans la confrontation, parfois difficilement, avec des personnes d’ethnies ou de religions différentes. » Le Pape encourage dans ce contexte tout particulièrement les « communautés syro-catholiques d’Irak et de Syrie qui vivent des moments de grande souffrance et de peur face aux violences ».

Il encourage aussi les évêques dans le chemin de réforme de la Divine Liturgie qui « doit permettre un nouvel élan de dévotion ».