2014-12-11 17:49:00

Méditation du IIIe dimanche de l’Avent


Le Père Antoine Kerhuel, SJ, Conseiller général du Préposé général de la Compagnie de Jésus nous introduit à la méditation avec les lectures du IIIe dimanche de l’Avent :

La fête de Noël est proche. Et voilà que la liturgie nous met en présence de la figure de Jean-Baptiste. Qui est donc cet homme ? Nous le savons : c’est celui en qui Jésus lui-même voit le plus grand des prophètes ; c’est celui qui baptise dans le Jourdain en appelant à la conversion tous ceux qui viennent vers lui ; c’est celui qui, à cause de la lâcheté d’un roi faible, est décapité pour des raisons de morale familiale ; c’est aussi le précurseur : celui qui annonce la venue du Messie.

Jean baptisait dans le Jourdain. Et l’Evangile de ce jour nous raconte que des hommes sont venus vers lui pour l’interroger sur son identité : « qui es-tu ? ». Grisé par son succès (car nombreuses étaient les foules qui allaient vers lui), Jean aurait pu facilement se mettre en avant, tirer un avantage personnel de sa popularité et (comme nous le disons dans notre langage de tous les jours) « rouler pour son propre compte ». Jean ne fait rien de tout cela. Il répond clairement : « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas, c’est lui qui vient après moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». Jean est celui qui montre Jésus aux foules, celui qui indique Jésus. C’est bien ainsi qu’il est souvent représenté dans la peinture classique : un homme avec le doigt pointé vers Jésus, le Sauveur de toute l’humanité.

Il est heureux que Jean ait été présent pour indiquer Jésus aux foules. Et nous aussi, nous pouvons nous demander : n’avons-nous pas, dans notre histoire personnelle, bénéficié de la présence de telle ou telle personne (quelqu’un de notre famille, quelque ami ou connaissance) qui a su, et a pu, nous indiquer Jésus ? Faisons silence quelques instants pour rappeler à notre mémoire le visage d’une de ces personnes. (silence). Cette personne a été comme un Jean-Baptiste pour nous, et nous pouvons remercier le Seigneur pour ce que nous avons ainsi reçu par son intermédiaire.

Mais nous pouvons faire un pas de plus, et nous interroger nous-mêmes : chacun d’entre nous (jeunes ou vieux, malades ou bien portants, hommes ou femmes, pauvres ou riches), ne peut-il pas être, à son tour, comme un Jean-Baptiste pour ceux qui l’entourent ? Bien sûr, nous pouvons dire : c’est là la responsabilité des parents, des éducateurs, des prêtres et des religieuses … et cette réponse contient quelque vérité. Cependant, chacun d’entre nous (par sa manière de vivre, par ses paroles mais surtout par ses actions) peut aussi indiquer le chemin qui mène jusqu’à Jésus. Le monde a besoin de Jean-Baptiste, et – à notre place – nous avons les uns vis-à-vis des autres une responsabilité semblable à celle qui a été confiée à Jean-Baptiste : montrer Jésus.

Avant même Jean-Baptiste, le peuple d’Israël avait entendu des prophètes lui- annoncer la joyeuse nouvelle de l’arrivée du Messie (l’Envoyé de Dieu). Dans la première lecture de ce dimanche, nous entendons ainsi le prophète Isaïe lancer comme un cri de joie : « l’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance, et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfait, accordée par le Seigneur ». Oui, le Messie annoncé, ce Jésus qu’indique Jean-Baptiste aux foules qui l’interrogent, est bien celui qui vient renouveler notre quotidien en l’orientant, radicalement, vers la voie de la vie, de la miséricorde et de la compassion.

Alors que nous nous préparons à fêter Noël, soyons attentifs aux Jean-Baptiste autour de nous, et apprenons à être nous-mêmes comme des Jean-Baptiste du XXIe siècle !








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