2014-12-11 07:50:00

Kurdistan irakien : entre accueil des réfugiés et ambitions politiques


(RV) - Entretien - Les pèlerins du diocèse de Lyon qui ont participé au récent voyage du cardinal Barbarin en Irak, dans le cadre de l’opération « Erbilight », ont pu prendre conscience de la réalité du Kurdistan irakien comme d’une entité déjà presque indépendante. A 70 kilomètres de la ligne de front avec l’Etat islamique, la ville d’Erbil présente tous les attributs d’une capitale, et les nombreux immeubles en construction témoignent d’un réel développement économique qui s’appuie notamment sur l’extraction du pétrole et de l’uranium.

Sur le plan des relations internationales, l’accueil de plus d’un million de réfugiés du conflit irakien, dont plus de 100 000 chrétiens, donne au Kurdistan irakien une visibilité et une légitimité inédites, en faisant un interlocuteur incontournable pour les organisations internationales et les Etats impliqués dans les opérations humanitaires. Face aux autorités kurdes, certains réfugiés ont l’impression d’être l’objet d’une « fausse bonté » et d’être instrumentalisés dans un grand jeu régional qui les dépassent.

Le 6 août dernier, les combattants kurdes qui avaient promis de protéger la ville chrétienne de Karakosh n’avaient d’ailleurs offert aucune résistance face à l’avancée des djihadistes de l’Etat islamique. Alors quel est l’objectif des Kurdes d’Irak dans la situation actuelle de délitement de l’Etat irakien, et comment cherchent-ils à en tirer profit ? En marge du déplacement du cardinal Barbarin à Erbil, Cyprien Viet a posé la question à l’un des membres de la délégation lyonnaise, Patrick Louis, professeur de géopolitique à l’université Lyon 3 et à l’EM Lyon.








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