2014-12-01 16:35:00

Le Pape en Turquie : main tendue vers les orthodoxes et les musulmans


(RV) Le Pape a conclu dimanche son sixième voyage apostolique en Turquie où il a rencontré les autorités politiques et musulmanes du pays, mais aussi la communauté catholique et le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée.

Durant ces trois journées, le Pape a multiplié les appels au dialogue et à la paix dans un pays limitrophe de la Syrie et de l’Irak, deux Etats en guerre contre l’islamisme. Retour sur ce voyage et sur ses objectifs avec notre envoyée spéciale Romilda Ferrauto

Une main tendue à l’égard des autres croyants, les orthodoxes surtout, mais aussi les musulmans, avec en toile de fond, la situation angoissante des chrétiens du Moyen-Orient, persécutés, contraints par la violence à quitter leurs maisons, un « péché très grave contre Dieu ».

Le Pape François s’est voulu rassurant quand il s’est adressé aux orthodoxes, objectif principal de son voyage. L’Eglise n’entend pas imposer une quelconque exigence, leur a-t-il dit, le rétablissement de la pleine communion ne signifie ni soumission, ni absorption. Mais il s’est montré particulièrement ferme et explicite quand il a mis chacun devant ses responsabilités : quand il a rappelé que les chefs religieux, à commencer par les musulmans, avaient l’obligation de dénoncer les violations ; quand il a demandé que tous les citoyens, quelle que soit leur confession, puissent jouir des mêmes droits, devant la loi et dans son application, ce qui n’est pas encore le cas, ni en Turquie, ni dans la plupart des pays de la région ; quand il a lancé un appel à une plus grande convergence internationale pour résoudre les crises en cours.

Certes, un voyage aussi court ne pouvait pas satisfaire toutes les attentes : la question arménienne, ultrasensible, n’a pas été abordée. Du reste, il ne pouvait en être autrement. Et la petite communauté catholique en mal de visibilité et de reconnaissance juridique a dû se contenter d’une seule messe dans une cathédrale trop petite. Elle avait besoin de réconfort : le Pape François a préféré mettre le doigt dans la plaie en leur adressant une mise en garde contre les particularismes et les retranchements excessifs qui apportent la division.

Ce voyage à coup sûr réussi sur le plan œcuménique est passé quasiment inaperçu au sein de la population turque. Mais deux gestes, le Pape recueilli en silence, les mains jointes, dans la célèbre Mosquée Bleue ; et le Pape s’inclinant devant le Patriarche Bartholomée pour recevoir sa bénédiction : ces deux images resteront dans les esprits.








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