2014-11-30 11:50:00

Le Pape « cherche et désire » la communion avec les Églises orthodoxes


(RV) Le Pape François l’affirme sans détour. « L’unique chose que désire l’Église catholique » et qu'il « cherche », « comme Évêque de Rome », « c’est la communion avec les Églises orthodoxes ». Le Souverain Pontife a assuré chacun, après la Divine liturgie dimanche matin dans l’église Saint-Georges, célébrant la fête de saint André Apôtre avec le Patriarche Bartholomée : « pour arriver au but désiré de la pleine unité, l’Église catholique n’entend pas imposer une quelconque exigence, sinon celle de la profession de foi commune ».

Mais cette « pleine communion » ne signifie « ni soumission l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt acceuil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun », a tenu à préciser le Saint-Père. « Elle sera toujours le fruit de l’amour “qui a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné” (Rm 5,5) amour fraternel qui donne expression au lien spirituel et transcendant qui nous unit comme disciples du Seigneur ».

Alors « pour garder fidèlement la plénitude de la tradition chrétienne et pour conduire à terme la réconciliation des chrétiens d’Orient et d’Occident, poursuit le Souverain Pontife, il est de la plus grande importance de conserver et de soutenir le très riche patrimoine des Églises d’Orient, non seulement en ce qui concerne les traditions liturgiques et spirituelles, mais aussi les disciplines canoniques, entérinées par les saints pères et par les conciles, qui règlent la vie de ces Églises ».

La communion, l’unité, passe avant tout par une rencontre humaine, selon François : « nous rencontrer, regarder le visage l’un de l’autre, échanger l’accolade de paix, prier l’un pour l’autre sont des dimensions essentielles de ce chemin vers le rétablissement de la pleine communion à laquelle nous tendons ».

Et cela vaut « surtout pour les chrétiens, ajoute le Pape, parce que, pour nous, la vérité est la personne de Jésus-Christ ». Et de rappeler que le chemin de réconciliation et de paix entre catholique et orthodoxes a été « inauguré » il y a maintenant 50 ans, lorsque le Patriarche Œcuménique Athénagoras et le Pape Paul VI ont échangé une accolade. Un événement que Bartholomée et François ont voulu commémorer en se rencontrant dans la même ville, Jérusalem, en mai dernier.

Alors que se prépare le « saint et grand synode de l'Église orthodoxe », en 2016. « Malheureusement, la rupture millénaire de la communion eucharistique entre nos Églises, regrette le Patriarche Bartholomée, ne permet pas encore la convocation d'un grand Concile œcuménique commmun. Prions donc pour que, une fois la pleine communion entre elles trouvée, ne tarde pas à arriver ce grand et important jour. »

Jusqu'alors poursuit Bartholomée, s'adressant à François, « la participation de chaque Église dans la vie synodale de l'autre s'exprimera par l'envoi d'observateurs, comme déjà cela s'est fait lors des derniers synodes de votre Église et comme nous voulons que cela se passe lors de notre saint et grand synode ».

Pauvres, jeunes et victimes de conflits appellent à l’unité des catholiques et des orthodoxes

Se lèvent des voix « que nous ne pouvons pas ne pas entendre et qui demandent à nos Églises de vivre jusqu’au bout le fait d’être disciples du Seigneur Jésus-Christ », a lancé François face à Bartholomée.

Ce sont celles de pauvres, des victimes des conflits dans le monde et des jeunes. Les premiers « souffrent de grave malnutrition, du chômage croissant, de l’exclusion sociales ». Autant de maux qui peuvent « conduire à des activités criminelles et même au recrutement de terroristes ». « Nous ne pouvons rester indifférents », a répondu François qui invite à lutter, « à la lumière de l’Évangile », contre « l’inégalité, le manque d’un travail digne, d’une terre et d’une maison, la négation des droits sociaux et des droits du travail » : « comme chrétiens nous sommes appelés à vaincre ensemble cette mondialisation de l’indifférence ».

La voix des deuxièmes - les victimes des conflits - pousse « à avancer rapidement sur le chemin de la réconciliation et de la communion entre catholiques et orthodoxes ». Avec cette interrogations du Pape : « comment pouvons-nous annoncer de manière crédible le message de paix qui vient du Christ, si, entre nous, continuent d’exister des rivalités et des querelles ? »

Parmi ces victimes, François a rappelé celles, musulmanes, de l'attentat de Kano, au Nigéria vendredi, dans lequel sont morts plus d'une centaine de personnes. Un triple-attentat suicide a visé la Grande Mosquée de cette ville du nord du pays.

Les jeunes enfin, cette « multitude de jeunes orthodoxes, catholiques et protestants qui se rencontrent dans les rassemblements internationaux organisés par la communauté de Taizé », demandent « de faire des pas en avant vers la pleine communion ». « Et cela non parce qu’ils ignorent la signification des différences qui nous séparent encore, détaille François, mais parce qu’ils savent voir au-delà, ils sont capables de recueillir l’essentiel qui déjà nous unit ».

« Nous sommes déjà en chemin vers la pleine communion, a conclu le Pape François, et déjà nous pouvons vivre des signes éloquents d’une unité réelle, bien qu’encore partielle. Cela nous conforte et nous soutient dans la poursuite de ce chemin. »








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