2014-11-26 07:48:00

1,5 million de réfugiés en Jordanie


La Jordanie n’en peut plus d’accueillir les réfugiés des pays voisins. Dans ce pays assoiffé qui manque cruellement d’eau, des camion-citerne, se dirigent tous les jours vers les camps. La Jordanie héberge actuellement environ un million et demi de Syriens et 5000 irakiens. Mais de 100 à 150 nouveaux réfugiés franchissent tous les jours la frontière.

Il n’y a que deux camps de réfugiés en Jordanie. Ils sont situés dans le Nord du pays, à la frontière syrienne, dans une zone désertique, où il fait très froid en hiver et très chaud en été : le camp de Zaatari, surpeuplé, et le nouveau camp d’Azraq, inauguré au mois d’avril et équipé de containers. Tous deux sont gérés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés. Mais les syriens comme les irakiens sont très nombreux à fuir les camps, pourtant surveillés par l’armée, parfois en soudoyant les gardes. Ils préfèrent chercher refuge dans les zones urbaines. C’est là que Caritas-Jordanie leur vient en aide.

En Jordanie, la vie est chère, y compris les écoles et les soins médicaux, et le pouvoir d’achat est faible. Ce qui rend le quotidien des réfugiés encore plus difficile. Résultat : le travail au noir et les petits trafics mafieux prolifèrent grâce à l’arrivée d’une main-d’œuvre à bon marché tandis que la petite délinquance commence à faire son apparition. La loi jordanienne impose aux étrangers de payer une cotisation pour pouvoir travailler. Du coup, les réfugiés préfèrent prendre le risque de travailler illégalement. Les prix des loyers grimpent, le chômage monte, les structures sociales sont débordées et le mécontentement gagne aussi les Jordaniens. Les tensions sociales restent cependant limitées. Dans le marasme régional, les Jordaniens se considèrent malgré tout comme des privilégiés par rapport aux pays voisins. Pas d’épisodes de racisme, non plus, car les nouveaux arrivants appartiennent à des peuples frères et parlent la même langue.   

La Jordanie est un pays accueillant, relativement stable malgré une situation économico-sociale difficile. Un cas unique dans un environnement radicalisé. Nos interlocuteurs expliquent que le système tribal prévient les extrémismes et favorise le contrôle. Cependant, certains nous révèle à voix basse que l’hostilité se développe à l’égard des chrétiens. Dans un quartier d’Amman, depuis un certain temps, les écoliers qui passent devant l’église lancent des insultes à en scandant « Allah Akbar ». Pour l’instant, il ne s’agit que de cas isolés. Mais tous savent que dans cette région la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres.

Romilda Ferrauto








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