2014-11-25 16:41:00

Ferguson s'embrase, l'Eglise locale implore la paix


(RV) Aux Etats-Unis, malgré les appels au calme venant tant du président américain que de la famille de Michael Brown, ce jeune homme de 18 ans tué le 9 août dernier, touché par au moins six balles, Ferguson, petite ville du Missouri, a connu une nouvelle nuit d’émeutes. Après trois mois de délibérations, le procureur du comté de Saint-Louis a annoncé que l'agent de police, Darren Wilson, qui a tué le jeune homme, ne sera pas inculpé, le jury ayant considéré qu'il avait agi en état de légitime défense après une « altercation »Dès l'annonce du verdict, des violences ont éclaté. « Pas de justice, pas de paix », ont scandé des manifestants en colère. Les forces de l'ordre ont été la cible de nombreux tirs qui n'ont pas fait de victime. De nombreux commerces ont été pillés, des véhicules et bâtiments incendiés. Après cette nuit de violence, l’archevêque de Saint-Louis, Mgr Robert J. Carlson, a lancé un appel à la paix.

Nous ne pouvons être aveuglés par le désir empoisonné de vengeance

« Je sais que nombre d’entre vous se sentent blessés, trahis, oubliés et impuissants, a affirmé le prélat. Je connais la colère, la déception, le ressentiment et la peur qui règnent dans notre communauté. Mais nous devons accepter cette décision qui est celle d’un système de justice qui fonctionne. Dans notre désir collectif de justice, nous ne pouvons être aveuglés par le désir empoisonné de vengeance, qui peut être contagieux et apporte un désir de violence ».

« Nous voulons tous la justice et ainsi, souligne l’archevêque de Saint-Louis, nous devons respecter l’intégrité de notre système de justice, le voir comme un instrument qui tend au bien commun ». Dans son message, Mgr Carlson a interpellé ses fidèles : « la décision du grand jury n’est pas une excuse pour la violence ». Il a rappelé le réquisitoire contre la violence formulé par Jean-Paul II en 1979 en Irlande : « la violence n’est pas digne de l’homme. La violence est un mensonge, car elle va à l’encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. La violence détruit ce qu’elle prétend défendre : la dignité, la vie, la liberté des êtres humains. La violence est un crime contre l’humanité, parce qu’elle détruit la fabrique même de la société. »

S'engager dans des actions pour le bien commun

Mardi, Mgr Carlson a invité chacun à « enchaîner ses émotions » pour permettre de construire leur communauté. Il a invité à prendre part aux activités de l’Eglise de distribution alimentaire, à s’engager en politique ou à devenir le tuteur d’un jeune.

« J’implore chacun d’entre vous : choisissez la paix ! Rejetez l’espoir faux et vide selon lequel la violence résoudra le problème [...]. Engagez-vous à apprendre comment vous vous aimez les uns les autres [...]. Montrez aux enfants le chemin du pardon ».

Le prélat s’est aussi adressé aux jeunes qui sont le futur, mais aussi le présent : « vous récolterez ce que vous semez ». L’archevêque a enfin invité tous les leaders à œuvrer ensemble contre les problèmes raciaux, les abus d’autorité ou la question du chômage, et en faveur de l’éducation. Quant à l’Eglise, elle offre son aide notamment via des bourses d’étude pour que les jeunes puissent accéder aux écoles catholiques.








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